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07 / 01 / 2016 | 7 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Comment les unions territoriales peuvent-elles aider les élus de CE à relever la tête du guidon ?

Rendez-vous à Paris le 26 janvier pour une nouvelle agora des CE, avec un grand débat animé par Miroir Social sur le thème : syndicats, CE : mariage d'amour ou de raison ?

L'occasion pour les représentants des unions territoriales CFDT, CGT, CFTC, FO et CFE-CGC d'exposer et de discuter de leur capacité à répondre aux besoins des élus.

Le grand débat de l’agora des CE de Bordeaux du 17 septembre 2015 avait été l’occasion pour les représentants syndicaux territoriaux de témoigner de leur volonté de travailler en réseau avec les élus sur le terrain, dans les entreprises.

Retour d'ambiance de Bordeaux

Renforcer les liens entre les unions territoriales et les élus des CE était l’ambition partagée par l’ensemble des intervenants du grand débat de cette agora des CE. Il y a manifestement matière à progresser sur ce sujet fondamental. « Améliorer la qualité de la remontée des informations des élus dans les entreprises passe par la capacité à travailler en réseau. Pour cela, nous devons davantage travailler en transversal et améliorer le niveau d’information que nous adressons à nos représentants dans les entreprises. Il faut retrouver une proximité avec des élus qui sont très isolés », explique Martine Foret, présidente de l’UD CFTC et salariée de la CAF de Bordeaux. Le besoin est d’autant plus fort que le cadre du dialogue social évolue vers plus de responsabilisation. « La base de données économique et sociale illustre le besoin qu’ont les élus de s’approprier les informations transmises en dehors des réunions avec les directions », ajoute Martine Foret.

Quels moyens pour les unions territoriales ?

Encore faut-il que les unions territoriales disposent des moyens humains pour soutenir les élus. C’est le cas de l’union régionale de la CFDT Aquitaine avec une équipe de 8 permanents. « Sur le champ de la formation, nous avons plus que jamais besoin que les élus dans les entreprises nous fassent remonter des informations sur les besoins de formation. C’est désormais essentiel avec la réforme de la formation », déclare Olivier Chabot, secrétaire général de l'union et salarié de Pôle Emploi qui siège au COPAREF (conseil paritaire interprofessionnel régional pour l’emploi et la formation), une nouvelle structure paritaire au sein de laquelle se décide la liste des formations habilitées au compte personnel de formation (CPF) car certifiantes. « Les informations que nous redescendons aux élus doivent permettre à ces derniers de s’impliquer au maximum dans les démarches de professionnalisation des salariés et les accompagner au mieux », précise le responsable de la CFDT Aquitaine.

Mais siéger dans des structures paritaires territoriales, négocier dans les branches ou sortir pour voir ce qui se passe ailleurs prend du temps. Or, les élus sont de plus sollicités par le calendrier des négociations dans les entreprises. Mieux vaut donc être élu dans une grande entreprise, comme c’est le cas de l’ensemble des intervenants syndicaux du grand débat. « Il y a de grandes ambitions en matière de dialogue social territorial, par exemple, mais sans moyens. Cela revient à affaiblir les CE si les syndicalistes s’engagent par exemple dans des structures paritaires où la moyenne d’âge des administrateurs tourne autour de 70 ans », soulève Denis Limousin, secrétaire départemental CFE-CGC et salarié du CEA, qui invite les élus de CE à se mobiliser sur le sujet de la complémentaire de santé pour ne pas laisser se développer les déclarations unilatérales de l’employeur.

Indispensable ouverture vers l’externe

Mieux vaut avoir des négociateurs forts dans les branches pour assister au mieux les élus. « Dans le secteur du sanitaire et social qui est le mien, il est illusoire de penser un seul instant que la négociation sur les salaires peut se faire dans l’entreprise. C’est la capacité à peser en tant que branche qui compte le plus », prévient Denis Tonnadre, secrétaire départemental FO et syndicaliste rattaché à l’OREAG, association d’aide aux enfants et adolescents en difficulté (13 établissements). Un élu qui dirige par ailleurs le syndicat FO des services sociaux, siège au conseil des prud’hommes de Bordeaux, à la CARSAT d’Aquitaine et qui préside enfin l’Institut du travail de l’Université de Bordeaux. « C’est aujourd’hui beaucoup plus compliqué pour un jeune militant que de s’ouvrir sur l’extérieur afin de renforcer sa capacité d’action dans son entreprise », ajoute Denis Tonnadre.

Une indispensable ouverture vers l’externe, plaidée par la CGT auprès des militants des grandes entreprises. Selon, Julien Ruiz, secrétaire départemental de la CGT et salarié Nexter, « les inégalités se creusent entre les salariés des petites entreprises et ceux des grandes. Des solidarités entre les élus sont à imaginer au travers de CE inter-entreprises. Il ne faut surtout pas se replier sur son entreprise. Nous allons aider les militants à agir en ce sens ».

« Notre porte est grand ouverte aux élus. C’est l’occasion d'y créer de nouveaux réseaux », estime Arnaud Virrion, président de la CRESS d’Aquitaine que le réseau des inter-CE Cezam vient de rejoindre. Un président par ailleurs dirigeant d’Arcins Environnement Service, une entreprise d’insertion par l’activité économique, dont les services font partie de la palette des prescriptions que peuvent porter des élus auprès des directions.

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