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24 / 01 / 2012 | 289 vues
Denis Langlet / Membre
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Comment augmenter le salaire net de l’ouvrier sans augmenter le salaire versé par le patron ?

Certains candidats à l'élection présidentielle ont repris une vieille lune du patronat, consistant au nom de l’augmentation du pouvoir d’achat à baisser les cotisations sociales versées par l’employeur.

Rappelons que la masse salariale, à la charge de l’employeur, est composée de la somme du salaire net (SN), de la part salariale (PS) et de la part patronale (PP) des cotisations sociales.

Le salaire net étant égal au salaire brut (SB) moins la part salariale, la proposition consiste à diminuer la part salariale, ce qui augmente mécaniquement d’autant le salaire net.

Exemple :

SB

PS

PP

SN = SB - PS

SN+PS+PP

1400 €

213,64

142,80

1186,36 €

1542,80 €

1400 €

13,64 €

142,80

1386,36

1542,80 €

La masse salariale est égale à SN + PS + PP.

Et voilà le tour de passe-passe : le salaire net de l’ouvrier a été augmenté de 200 € sans que l’employeur n’ait à débourser un seul euro, sa masse salariale restant constante.

Qui fournit les 200 € ? C’est le détournement d’une partie du salaire différé destiné à la protection sociale. Cette proposition démagogique s’inscrit dans la campagne de mise en cause de la Sécurité sociale.

  • Ainsi, la candidate Marine Le Pen, en proposant cette mesure, tente de se poser en défenseur de l’ouvrier mais dans les faits, elle participe avec beaucoup d’autres de l’« establishment » à l’offensive contre la Sécurité sociale fondée en 1945 et pour la baisse du coût du travail. Au passage l’exonération proposée par cette candidate, s’ajoute à celle déjà instaurée de la part patronale des salaires jusqu’à 1,6 fois le SMIC brut, c'est-à-dire, à ce jour, 2 237,40 € bruts.


Cette proposition et celle de la TVA sociale ou de l’augmentation de la CSG ont toutes en commun de faire baisser la masse salariale à la charge de l’employeur et de contribuer à dissoudre les fonds de la Sécurité sociale dans le budget de l’État, dont on sait que le premier poste de dépense est le remboursement de la dette (45 millions d'euros). Dans cette logique, la fiscalisation des allocations familiales proposées par le Président de la République, Nicolas Sarkozy exonérerait le patronat de l’actuelle cotisation famille de 5,4 % du salaire, soit 40,3 milliards d’euros en 2010 (source Acoss).

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