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08 / 01 / 2015 | 6 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Aéroports : l’État vend ses parts pour se désendetter

Après Toulouse, l’État poursuivra la privatisation d’aéroports de province dont Nice et Lyon, ainsi que le prévoit le projet de loi Macron. La recette des ventes servira notamment à rembourser la dette publique.

L’opération de privatisation de l’aéroport de Toulouse rapportera 308 millions d’euros à l’État a indiqué le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron.

Le 4 décembre, en effet, le gouvernement a accepté l’offre du consortium chinois Symbiose (composé notamment d’un fonds d’investissements de Hong Kong), lequel se portait acquéreur sur la vente par l’État de 49,99 % du capital de l’aéroport de Toulouse, 4ème plate-forme nationale en termes d’importante.

Comme le rappelle Valérie Forgeront dans le dernier numéro de FO Hebdo, trois sociétés étaient intéressées par l’achat de cette part vendue par l’État : Aéroports de Paris (ADP) allié à l’assureur Prédica, Vinci (avec EDF et Caisse des dépôts) et le fonds d’investissements Cube infrastructure. Pour le gouvernement, l’offre de Symbiose était la meilleure sur le plan financier.

Jusque là, le capital du site aéroportuaire était détenu à 60 % par l’État, à 25 % par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Toulouse et à 15 % (et à parts égales) par les collectivités (région, département et agglomération de Toulouse).

La privatisation va chambouler cet équilibre puisque par la vente de sa part, l’État ne détiendra plus que 10,01 %. Toutefois, pour Emmanuel Macron, il ne s’agit pas là d’une opération de privatisation mais d’une simple « ouverture de capital dans laquelle les collectivités locales et l’État restent majoritaires avec 50,01 % du capital ».

Pas si simple. Pour parvenir à ce chiffre, le ministre compte en effet la part restant à l’État, la part détenue par la CCI (laquelle gérait l’aéroport jusqu’en 2007) et celle des collectivités. Déjà, la CCI et les collectivités ont demandé à l’État de s’engager à conserver sa part résiduelle de 10,01 %.

Quoi qu’il en soit, Toulouse pourrait être le premier d’une longue liste d’aéroports de province à être privatisés.

En effet, le projet de loi pour la croissance et l’activité (autrement dit, le projet Macron) prévoit déjà dans son article 48 la privatisation des aéroports de Nice et Lyon (deuxième aéroport de France). « Le maintien d’une participation de l’État au capital de ces sociétés n’apparaît pas nécessaire », indique le projet de loi. Et de préciser : « l’entrée de nouveaux investisseurs au capital de ces sociétés aéroportuaires devrait également permettre à ces sociétés de bénéficier (…) d’une capacité financière accrue ». L’État détenteur pour l’instant de 60 % du capital de la plate-forme de Lyon se désengagerait ainsi à hauteur de 49,9 % de sa part en 2015.

À travers ces deux nouvelles opérations de privatisation, l’État compte obtenir des recettes substantielles. Et pour cause. Selon les spécialistes, Lyon pourrait rapporter 500 millions d’euros et Nice, autour de 800 millions dans les caisses de l’État.

Au total, la vente partielle des trois aéroports (Toulouse, Lyon et Nice) apporterait 1,6 milliard à l’État. Cette recette obtenue par le désengagement de la puissance publique sur le plan du service du transport servira notamment au remboursement de la dette publique.

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