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20 / 04 / 2012 | 19 vues
Joël Toledo / Membre
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À partir de quand mon boulot devient-il une galère ?

Mon boulot, quelle galère ! Mardi 20 mars 2012 la chaîne Arte a diffusé un reportage sur des expériences tentées pour faire face au stress dans plusieurs pays d’Europe, et sur leurs limites (documentaire de Marion Schmidt, Allemagne, 2011, ZDF).

« Toutes ces paperasses sur mon bureau ! »

« La peur de l'avenir... »

« Les courriels... »

« Les rapports humains... »

« Quand les circonstances externes ne me permettent pas de satisfaire les clients... »

« J'ai plus de 2 heures de trajet par jour pour aller travailler ...»

« Je n'arrive pas à faire le vide... »

« Quand je perds ma sérénité intérieure... »

« Distinguer ce qui doit être fait tout de suite de ce qui peut attendre un peu... »

« C'est toujours une affaire d'argent. »

« La rentabilité n'a pas que des aspects positifs... »

  Àpartir de quand mon boulot devient-il une galère ? C'est la question qu'a posée la journaliste Marion Schmidt à des personnes interviewées dans la rue.

Ce documentaire montre différents types d’expériences notamment chez Unilever à Hambourg. La direction de l'entreprise a non seulement essayé de créer un site où il fait bon travailler, mais elle a aussi pris conscience qu'investir dans la santé de ses salariés c'est investir dans l'avenir de l'entreprise : création de salles de sport, d'espaces de rencontre, de travail et de relaxation. Réhabiliter le sommeil, valoriser la détente etc.

Le médecin du travail d'Unilever témoigne : « Nous avons une influence assez limitée mais nous pensons que nous sommes capables d'améliorer les conditions de travail des salariés ».

Le président du CE d'Unilever ajoute : « Il y a longtemps qu'en termes de ressenti, nous avons dépassé les limites ».

Le Professeur Dr Johannes Siegrist du Département de sociologie médicale, de l'Université de Düsseldorf déclare : « Proposer de solutions pour améliorer la situation est déjà une bonne chose avec des activités physiques comme notamment le yoga ; ça prouve une certaine estime de l'entreprise envers ses employés, mais c'est insuffisant... Il ne suffit pas d'apprendre à mieux gérer son stress mais d'en modifier les causes... »

L’institut Fürstenberg d'Hambourg accueille des employés de 24 entreprises différentes de manière anonyme pour les écouter sur ce qu’ils vivent dans leur travail quotidien. Leur parole est accueillie y compris sur des aspects personnels, parce que les responsables de cet institut considèrent que la vie professionnelle et la vie personnelle ont des répercutions l’une sur l’autre.

Ce reportage révèle que la réponse de type psychothérapeutique est adaptée pour faire face à la détresse de certains personnes (y compris de cadres dirigeants) mais qu’il vaudrait mieux repenser l’organisation du travail et les modes de comportements induits par les objectifs des entreprises.

Un exemple de comportement qui n'est plus acceptable par Uniler Hambourg : envoyer des courriels le week-end (y compris de la part du patron).

Certains employés sont tellement impliqués dans leur travail que partir en vacances ou s’absenter quelques temps, peut leur créer l’angoisse d’être exclus des relations de travail et d’être pris par les autres personnes comme des personnes faibles...

Ce reportage révèle à quel point les dix dernières années ont considérablement accentué des déséquilibres auxquels chacun de nous n'était pas préparé. Notre charge de travail quotidien s'est accrue. « Faire plus avec moins » est la norme, accélérée par la compétitivité et la crise économique. C'est comme si nous avions subi des mutations successives sans avoir eu le temps d'en prendre conscience et surtout sans avoir l'occasion d'en identifier les dérives qui, elles, ont des conséquences énormes sur notre santé et fatalement sur la performance des entreprises parce qu'on ne peut gagner avec des équipes en souffrance.

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