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10 / 07 / 2017
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Vers une médecine du travail à deux vitesses ?

Le professeur Michel Aubier (ex-chef du service pneumologie de l’hôpital Bichat) était aussi salarié de Total. Il comparaissait le 14 juin dernier devant la 31ème chambre correctionnelle de Paris pour « témoignage mensonger sous serment ».

  • Le 16 avril 2015, il avait été auditionné par la commission d’enquête sénatoriale sur le coût économique et financier de la pollution de l’air en sa qualité d’expert en pneumologie. Il avait alors déclaré qu’il n’avait « aucun lien avec les acteurs économiques ».

À raison de 9 demi-journées de travail par mois, Michel Aubier était rémunéré jusqu’à hauteur de 150 000 € par an par Total pour « superviser le suivi médical des cadres dirigeants » et « définir la politique de santé du groupe ».

N'est-ce pas l'illustration d'une médecine à deux vitesses quand une entreprise réserve à ses seuls cadres dirigeants le privilège d'un suivi sur mesure par un professeur ?

Un poste très particulier qui est resté rattaché à la société mère alors que toute la médecine du travail interne a pourtant été filialisée. Il assurait en outre le conseil du comité exécutif sur tous les sujets touchant à la santé et animait le « comité médical conseil ». Celui qui se présente comme médecin conseil de Total occupe un poste très particulier qui est resté rattaché à la société mère alors que toute la médecine du travail interne a pourtant été filialisée chez TGS qui regroupe tous les fonctions de support du groupe.

Qu’est-ce qui justifie cette exception ?

Comment s’articule la mission de ce praticien avec celle du médecin coordinateur qui chapeaute toute la médecine du travail interne du groupe ?

La direction n’a pas souhaité répondre à nos questions pour préciser la fiche de poste de Michel Aubier. Ce poste trés particulier sera-t-il reconduit à la fin de l’année 2017 ?

Le 5 juillet dernier, Michel Aubier a été condamné à six mois de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris.

Cette information est un morceau choisi de la veille hebdomadaire du BipBipInfos n° 133

 

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