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03 / 07 / 2017 | 91 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Suppression du jour de congé « fête des mères » : tous les syndicats de la ville de Paris appellent à la grève

En s’attaquant aux mères de familles, Anne Hidalgo réussit l'exploit d'unir tous les syndicats de la ville de Paris. Toutes les organisations, sans exception, appellent à la grève lundi 3 juillet.

La maire de Paris, Anne Hidalgo subit actuellement un mauvais karma. Après avoir constaté la perte de tous les députés de sa majorité lors des dernières élections législative, voilà qu’elle doit maintenant faire face à un front syndical d’une ampleur assez inédite puisque toutes les organisations syndicales des administrations parisiennes sans exception  (CGT, CFDT, CFTC, FO, SUPAP-UCP et UNSA) appellent à la grève lundi 3 juillet.

Les syndicats dénoncent à l’unisson le projet de suppression du jour « fête des mères » dont bénéficient les employées municipales qui ont eu des enfants, une particularité attribuée aux seules mères de famille qui remonte à 1975, époque où la Ville de Paris était encore administrée par un préfet (la capitale avait été mise « sous tutelle » à la fin du XIXème siècle et le siège de la Commune. Il a fallu attendre 1977 et l’élection de Jacques Chirac pour que Paris retrouve un maire de plein exercice).

Pour justifier ce qui est quand même la suppression d’un acquis social, Anne Hidalgo et son équipe ont tenté de se planquer derrière la formule magique de « l’égalité entre hommes et femmes ». Un argument qui a choqué les représentants du personnel tant cette même mairie bafoue elle-même cette « égalité ». Ainsi, les métiers majoritairement féminins sont toujours les plus mal rémunérés de toute l’administration parisienne, comme l’avait illustré cette manifestation des bibliothécaires de la capitale lors de la journée de la femme (lire ici). « Pour une fois que les femmes ont un droit en plus, au nom d’un objectif non encore atteint et par une logique par l’absurde, on s’empresse de supprimer ce droit, dont la vertu est de compenser tant de retard et d’obstacles à l’égalité hommes/femmes. Les statistiques en apportent la preuve : qui interrompt sa carrière pour les enfants, en conséquence de quoi, qui a les retraites les plus modestes ? Les femmes, toujours les femmes », n’a d’ailleurs pas manqué de dénoncer l’UCP, le syndicat des cadres, d'habitude très mesuré, dans un communiqué cinglant.

Face à ce tollé, l’exécutif parisien a alors tenté de « s’expliquer » en envoyant un courriel sur l’ensemble des messageries professionnelles où, sans vergogne, elle ajoute l’argument juridique au moral. « Compte tenu du principe constitutionnel de l’égalité entre hommes et femmes, ce jour de congé, octroyé uniquement aux femmes, a été jugé illégal à plusieurs reprises, par différentes juridictions. La Chambre régionale des comptes d’Île-de-France vient de demander à la Ville de mettre fin à cette mesure », n’a pas hésité à écrire la mairie qui visiblement n’applique les recommandations de la Cour des comptes que lorsque elles se font au détriment des agents. Quant au « principe constitutionnel de l’égalité entre hommes et femmes »,  est-ce à dire que l’équipe dirigée par Anne Hidalgo va se faire taper sur les doigts par toutes les juridictions de France ? Car,  comme le note finement la CGT, outres les inégalités salariales, « les précaires à la mairie de Paris sont à 77 % des femmes » (lire ici).

Visiblement, la mairie de Paris n’aura pas été convaincante puisque tous les syndicats maintiennent leur appel à la grève le 3 juillet. Pour appuyer leur mouvement, ils ont également prévu de venir manifester devant l’hôtel de Ville pour demander aux élus du Conseil de Paris de voter contre la délibération municipale qui entérinerait la suppression de cette journée « fête des mères ». Cette première décision pourrait préfigurer d'autre reculs sociaux, selon la CFTC (voir ici).

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