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31 / 08 / 2012 | 5 vues
Yann-Mael Larher / Membre
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Smartphones et tablettes personnels : un défi pour les entreprises

Le « bring your own device » (ou « apportez votre propre appareil » en français) représente l’avenir de l’informatique et de la communication en entreprise. L'urgence est aujourd'hui pour les organisations de savoir comment adopter une pratique incontournable, tout en minimisant ses risques.

Le « BYOD », une évolution aussi profonde que rapide.


Cette tendance montre de toute évidence que les frontières entre vie personnelle et vie professionnelle deviennent de plus en plus floues. Travailler 35 heures, uniquement depuis son lieu de travail, est devenu un modèle archaïque : de plus en plus de personnes effectuent des heures supplémentaires et travaillent depuis différents endroits, y compris depuis leur lieu de travail, à l’extérieur, pendant leur trajet et de la maison. Nous vivons dans un environnement de travail véritablement global, 24h/24 et 7 jours/7, et il n’est pas surprenant de recevoir des courriels professionnels tard dans la soirée.

L’essentiel de cette évolution se traduit par la possibilité d’accéder aux réseaux d’entreprises de n’importe où, n’importe quand. La gamme d’outils qui permet cette connectivité constante est devenue plus puissante, avec les ordinateurs portables, tablettes et smartphones qui permettent d’accéder à un panel d’applications d’entreprises et de communications, tandis que le « cloud computing » étend efficacement le bureau hors du bureau.

Une plus grande productivité pour l'entreprise ?


  • Une recherche récente a indiqué que la productivité induite par le fait d'utiliser son propre matériel pourrait être un mythe si cette pratique n’est pas dûment prise en compte par l’organisation, la réalité étant que le « BYOD » pose en pratique de nouveaux défis de sécurité qui pourraient l’emporter sur les avantages.

L'étude menée dans 15 pays commanditée par Fortinet a examiné les attitudes à l’égard du « BYOD » et la sécurité du point de vue des utilisateurs, focalisé plus particulièrement sur les salariés actifs disposant d’un diplôme universitaire ou équivalent, âgés de 20 à 29 ans. Ce groupe représente la première génération à entrer dans l’entreprise avec une compréhension et des attentes en matière d’utilisation de son propre appareil mobile. Ils sont également les influenceurs et décideurs de demain.

La nouvelle génération et la pratique du « BYOD »


Pour les jeunes salariés, le « BYOD » est considéré comme un droit plutôt qu’un privilège, avec plus de la moitié (55 %) des personnes souhaitant être autorisées à utiliser leurs propres appareils au travail ou à des fins professionnelles. Avec ce niveau d’attente, le véritable risque est que les salariés ignorent la politique de l’entreprise interdisant l’utilisation des appareils personnels. Plus d’un tiers (36 %) des sondés ont ainsi admis avoir ou seraient prêts à transgresser un telle politique. Cependant, cette dernière statistique, aussi inquiétante soit-elle, varie en fonction des pays et positionne l’Inde comme étant le territoire le plus risqué. Il est surprenant de constater que 66 % des sondés en Inde soient prêts à transgresser la politique de l’entreprise.

Seulement 26 % des personnes interrogées dans cette catégorie d’âge citent l’efficacité comme la raison pour laquelle ils veulent utiliser leurs propres appareils, alors que 33 % admettent que la principale raison est qu’ils aient accès à leurs applications préférées. Mais avec les applications personnelles à portée de main, les risques pour l’entreprise incluent certainement la distraction et la perte de temps. Pour étayer cette hypothèse, 46 % des sondés reconnaissent la perte de temps comme la plus grande menace pour l’organisation, et 42 % y voient une plus grande exposition aux menaces IT malveillantes et le vol ou la perte de données confidentielles. Pourtant, même avec de tels inconvénients, seulement 27 % pensent que les risques l’emportent sur les avantages pour leur organisation.

  • De toute évidence, d’un point de vue utilisateur, il y a une  grande part de contradictions autour du « BYOD ». Ils reconnaissent les risques pour l’organisation mais sont convaincus que les risques valent la peine d’être pris.

Qu’en est-il donc de la responsabilité ?


L’enquête Fortinet suggère que gagner la coopération et le respect des salariés pourrait s’avérer plus difficile à obtenir qu’il n’y paraît.

Deux tiers (66 %) des personnes interrogées se considèrent elles-mêmes être finalement  responsables de la sécurité de leurs propres appareils et seulement 22 % pensent que c’est l’entreprise qui est responsable. Bien que les propriétaires soient plus heureux d’utiliser leurs propres appareils dans l’environnement du travail, ils pourraient être très réfractaires à ce que l’organisation mette des limites sur l’utilisation ou intervienne sur leurs appareils personnels pour installer des mesures de sécurité.

La pleine mesure de ce délicat équilibre auquel fait face l’organisation est finalement dévoilée avec le fait que près d’une personne sur 5 envisage de ne pas utiliser ses propres appareils si elle sent que les systèmes de sécurité de l’organisation sont vulnérables au point de poser un réel risque envers ses propres données personnelles. Du point de vue de l’utilisateur, le « BYOD » est une pratique qui s’aborde sous ses propres conditions.

Il faudra faire avec !


Alors que le « BYOD » n’est pas prêt de disparaître, l’enquête de Fortinet montre que les organisations doivent aborder la question au plus tôt si elles veulent bénéficier de tous les avantages d’une pratique contre laquelle elles auront beaucoup de mal à résister.
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