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23 / 11 / 2022 | 79 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Mettre la prévention au cœur des politiques de santé publique : la mobilisation des acteurs au sein de la Fonction Publique de l’Etat !

Depuis plusieurs années désormais, mais de plus en plus, chacun s'accorde à reconnaître que la prévention est un élément majeur de la politique de santé. David Ollivier Lannuzel, Président du Comité National de Gestion Maladie au sein d'UROPS (1) a bien voulu répondre à mes questions.....

 

Le 20 septembre de cette année, l’Union du régime obligatoire prévention santé  a convoqué le sujet de la prévention chez les fonctionnaires lors d’un évènement public. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

 

C’est en effet notre deuxième rendez-vous, le précédent ayant eu lieu avant la période COVID. Ce fut pour nous un moment fort d’échanges sur le sujet de la prévention qui était attendu des acteurs et nous pouvons déjà vous dire que le succès est là. Cela s’explique par le sujet en lui-même qui est au cœur des préoccupation des acteurs publics et privés ainsi que des bénéficiaires.


Ceci est d’autant plus marquant que cette ambition et les réalisations sont portées par une union politique de mutuelles historiques du monde de la Fonction Publique d’Etat mais qui œuvrent dans le cadre du Régime Obligatoire…


Notre modèle est original et trouve son socle dans une relation de confiance établie entre la tutelle qui est la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et nous. Notre volonté commune est de développer par les actes une culture de prévention auprès des agents publics et d’être un opérateur auprès des ministères couverts.
 

Mais pour mener à bien cette ambition il ne suffit pas de le vouloir il faut être reconnu comme légitime non ?


C’est en effet un point important. Au cours de ces dernières années le Président Bruno Caron et Marina Molin-Orru notre Directrice Générale ont, avec l’appui de notre conseil d’administration, sensibilisés les acteurs de la Fonction Publique sur la nécessité d’une politique de prévention dynamique et intuitive. A ce titre, nous nous sommes également tournés vers les parlementaires qui œuvraient sur le champ de la prévention dans le secteur privé pour ouvrir la réflexion sur les Fonctions Publiques.


Des rapports ont été par la suite rédigés sur ce sujet et nous y avons contribué. Ainsi notre connaissance des agents publics, de leur espace d’exercice professionnel donnent une vision plus fine des réalités quotidiennes des fonctionnaires.


Nous nous appuyons aussi sur notre baromètre réalisé en collaboration avec BVA qui sur la base de retours de questionnaires donne une photographie de l’état de santé et de bien être des agents publics. Cette enquête fait apparaître des traits communs avec la population générale mais aussi des singularités en particulier sur les maladies neuro cardiovasculaires.
 

Cette approche plus segmentée permet l’élaboration de politiques de prévention plus précises, plus adaptées. Notre légitimité repose donc sur ce point d’analyse mais aussi par notre capacité à réaliser celles-ci. Nous avons avec notre réseau de « militants du régime Obligatoire » issus des rangs des mutuelles des « task force » de prévention qui au plus près du terrain organisent les actions au sein même des administrations y compris en interministériel.

 

Nous avons des échos très positifs de nos actions. La Cnam y voit un nouveau relai pour ces politiques de gestion du risque dans un environnement qu’elle maîtrise peu, les ministères veulent y voir un atout pour mener les obligations en termes de Santé sur le lieu professionnel avec un opérateur réactif. Ce fut le cas quand nous avons mobilisé nos équipes pour les actions de vaccinations anti covid ou encore faire face aux demandes croissantes de vaccination antigrippale au sein des services.


Et le meilleur indicateur est l’accueil réservé par les assurés sociaux qui répondent très présents à nos opérations. Oui très clairement ces réalisations sont le témoignage que nous avons franchi un cap.

 

L’Urops est devenu un acteur singulier et pratique sur le terrain de la prévention dans la Fonction Publique. C’est d’ailleurs ce que retient le Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini au cours de son intervention lors de notre évènement du 20 septembre et ce qui est mis en avant dans les conventions que nous passons avec les ministères de notre champ d’action.
 

Vous voulez donc avoir avec Urops une démarche pratique mais comment savez-vous si vos opérations de prévention sont utiles ou pourraient être utiles à l’amélioration de l’état de santé des agents publics ?
 

Très clairement notre modèle est basé sur un travail scientifique. Toutes nos opérations sont validées par notre Conseil Scientifique, c’est un organe indépendant d’Urops. Il mène une analyse professionnelle et critique des sujets que nous voulons aborder ainsi que sur leur mise en œuvre. Composé de docteurs, de spécialistes, d’économistes en santé ce Conseil présidé par le Professeur Claude Dussard de la Faculté de Médecine de Lyon émet aussi des souhaits en termes de programmes de prévention.
 

A ce titre, le Conseil scientifique nous invite à mobiliser notre réseau sur les problématiques des addictions par exemple afin de générer une véritable culture de prévention parmi les agents publics et sur leurs lieux de travail.

 

Ces expérimentations pourraient être plus largement reprises par la CNAM. Les membres du Conseil scientifique souhaitent également que nous puissions mettre en place des opérations sur la prévention de la souffrance morale en milieu professionnel. Une demande qui recoupe par ailleurs des expressions de besoin de la part des administrations mais aussi des assurés sociaux fonctionnaires.

Nos travaux permettent d’ailleurs aux membres du Conseil scientifique de publier des contributions à portée internationale dans les revues scientifiques. C’est une preuve supplémentaire de la qualité de nos travaux.
 

Pour 2023, nous avons pour ambition de travailler sur les risques liés aux maladies cardio-neurovasculaire qui représentent la deuxième cause de mortalité générale.
 

Notre projet est donc de travailler sur les déterminants de santé et de conduire ainsi une politique de santé globale.
 

Nous insistons ici sur le fait que ces opérations n’obèrent en aucun cas les opérations que nous menons en métropole et dans les Drom. Nous maintenons et renforçons nos opérations sur le dépistage diabète, les examens bucco-dentaires, l’iatrogénie médicamenteuse et de maintenir pour les assurés en fragilité morale la plateforme de soutien psychologique Filomaide.
 

Dans le même esprit, les opérations saisonnières de vaccination antigrippale que nous portons dans l’écho des campagnes dont Thomas Fatome le Directeur général de la Cnam saluait l’apport lors de notre évènement du 20 septembre. Nous avons une mission de santé publique et pour assumer celle-ci la qualité des relations avec notre tutelle la CNAM est fondamentale.
 

Nous n’avons pas vocation à faire autre chose que de la prévention et l’ensemble de nos moyens sont mobilisés sur cette mission.
 

Au regard de notre paysage sanitaire, de l’accès aux soins et de la demande croissante des assurés sociaux nous pensons que l’Urops tient une place particulière dans l’offre de santé et plus précisément comme étant l’acteur de la prévention en milieu professionnel : celui de la Fonction Publique d’Etat.
 

Nous relevons avec notre réseau le défi de la prévention pour les fonctionnaires : une prévention réfléchie, intuitive, réactive ; en bref une prévention sérieuse et utile.

 

(1) L’Union du Régime Obligatoire Prévention Santé (UROPS) est un gestionnaire du Régime Obligatoire de la Fonction publique d’Etat (Loi Morice de 1947)

Organisme de service public à vocation d’intérêt général

L’Urops est une Union qui gère 1,5 million de bénéficiaires de la Fonction Publique d’Etat (assurés sociaux et leurs ayants-droits), sous la tutelle de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) avec laquelle elle intervient dans le cadre d’une convention pluriannuelle de gestion.

L’Urops porte un programme de Gestion du Risque, Prévention et Innovation (GDRPI) développant un concept innovant de « Santé publique en milieu professionnel », dans le cadre exclusif de nos missions d’intérêt général (Régime obligatoire - Assurance maladie). L’intérêt scientifique des actions est validé par son Conseil Scientifique et par la CNAM pour qu’il s’inscrive dans une démarche de santé publique en cohérence avec la stratégie nationale de santé.

L’Urops réalise ses opérations de prévention en relation étroite avec les Ministères au travers des conventions-cadre déclinées dans les services concentrés et déconcentrés.

Ces actions sont menées au sein des administrations par l’Urops dans le cadre sa convention pluriannuelle de gestion (CPG) et sont financées par les remises de gestion versées par la CNAM. Aucune contribution financière n’est demandée aux administrations, les actions sont gratuites pour les agents (vaccins compris).

 

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