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06 / 10 / 2021 | 209 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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« L’étatisation de l’Assurance-maladie n’est en rien la garantie d’une meilleure acceptation de la contribution aux solidarités » - Éric Chenut, Mutualité Française

L’assemblée générale de la fédération nationale de la Mutualité Française, qui s'est tenue à Paris le 5 octobre, vient d’élire Éric Chenut (*) à sa présidence pour un mandat de cinq ans. Celui-ci succède ainsi à Thierry Beaudet, élu en mai dernier  à la présidence du Conseil économique, social et environnemental.

 

Pour la première fois depuis 1979, deux candidats sollicitaient le suffrage des adhérents : Jean-François Furet-Coste, président de Solidarm, mutuelle sociale des forces armées et président du Système fédéral de garantie (SFG), général de corps aérien (2S), et Éric Chenut, administrateur délégué du groupe MGEN, administrateur du groupe VYV, vice-président de la FNMF. Éric Chenut a remporté l’élection avec 71,5 % des suffrages. En clôture  de l'assemblée générale, Éric Chenut a détaillé ses ambitions pour le mouvement et appelé les mutualistes à « agir ensemble ». 

 

Principaux éléments à retenir de son discours


Ses priorités


« Profitons des travaux engagés par le Haut-Conseil pour l'avenir de l'Assurance-maladie (HCAAM) sur les périmètres de l’Assurance-maladie obligatoire et complémentaire pour proposer un nouveau pacte privilégiant le « care », pour autant que l’on nous associe et que l’on nous octroie les marges de manœuvre pour innover, comme nous l’avons fait tout au long de notre histoire.

Rappelons à nos contempteurs que l’étatisation de l’Assurance-maladie n’est en rien la garantie d’une meilleure acceptation de la contribution aux solidarités, vue la défiance vis-à-vis de l’État, surtout si elle sous-tend la mise en œuvre d’un bouclier sanitaire… »

En 2022, à l’aune du succès de « place de la Santé », nous aurons à porter l’ensemble des enjeux de la protection sociale au cœur du débat public. Nous devrons appréhender la santé dans sa globalité, dans une approche holistique « one health », pour développer les protections sociales répondant aux besoins, et d'ainsi capitaliser sur notre posture d’acteur global de santé.
 

Son appel aux jeunes


Il a aussi adressé un message aux jeunes, les incitant à s’engager en mutualité : « Nous avons intérêt à montrer aux jeunes en quoi et pourquoi la mutualité est un mode d’entreprendre participatif, moderne, porteur de sens, dans lequel beaucoup peuvent se reconnaître et se projeter, en termes d’insertion professionnelle, en termes d’engagement et d’actions, ou pour y trouver des accompagnements dont ils auront besoin pour leur vie personnelle, professionnelle ou familiale… Dans le cadre de nos travaux sur l’entraide en mutualité, entre les générations et entre les territoires, je nous invite à faire une place aux jeunes, pour et avec eux, imaginer ce que pourrait être un plan d’actions sur ces questions ».
 

Ses vœux pour la FNMF


Éric Chenut a dressé le portrait de la FNMF qu’il appelle de ses vœux : « La fédération doit à la fois être un syndicat professionnel, facilitateur de l’action et du développement des entreprises mutualistes et un acteur partie prenante du mouvement social…

D’ici le congrès, avec les directions de la fédération, sous l’impulsion de Séverine Salgado (directrice générale de la FNMF), avec l’appui des instances, je souhaite que nous mettions tout en œuvre pour conforter la visibilité de la Mutualité Française auprès de l’opinion, des relais d’opinions et de nos partenaires, l’ensemble de l’économie sociale et solidaire ».


Son message aux mutualistes
 

Il a ensuite adressé une invite aux mutualistes : « Ensemble, d’ici le congrès de Marseille, en septembre 2022, je vous propose de prendre le temps de nous accorder sur ce qui fait notre identité mutualiste, sur nos communs et sur ce qui caractérise la raison d’être de la mutualité ».
 

Faire en sorte que la FNMF soit demain la « force du nous pour la mutualité du futur »

Enfin, s’inspirant de la citation de René Char, Éric Chenut a conclu par ces mots : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront. C’est ce que je nous invite à faire ensemble. Retrouvons l’insouciance de nos prédécesseurs ; quant à nos intentions, inventons les réponses dont nous avons besoin pour développer l’action mutualiste. Rêvons en grand ! Faisons en sorte que, pour tous, la FNMF soit demain la force du nous pour la mutualité du futur ! ».

 

 (*) Agé de 48 ans, Éric Chenut est attaché d’administration de l’État depuis 2002.

Juriste de formation, il est engagé dans le mouvement mutualiste depuis ses vingt ans. Étudiant à l’Université de Nancy II, Éric Chenut a fondé la Mutuelle des étudiants (LMDE) en 2000.

Il rejoint le groupe MGEN en 2003 comme administrateur. Il a été président de la section Meurthe-et-Moselle pendant huit années, puis il est devenu délégué national aux établissements de 2011 à 2013, vice-président aux questions de santé, sanitaires et sociales de 2013 à 2017 et vice-président délégué en charge du budget, des finances, des risques et des partenariats de 2017 à 2021. Il est actuellement administrateur délégué au sein du groupe MGEN.

En parallèle, il préside également l’ADOSEN, association de prévention de la MGEN, en charge de la sensibilisation aux sujets de santé, de citoyenneté et de solidarité dans le secteur éducatif, thématiques qui lui tient particulièrement à cœur. Il s’est également engagé auprès de la fondation d’entreprise pour la santé publique de la MGEN, qu’il préside depuis 2014.

Éric Chenut est aussi administrateur du groupe VYV et vice-président délégué de VYV 3 depuis 2017 et membre du conseil de surveillance de la Fondation de l’Avenir.

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A  l’occasion de la 31ème édition de Reavie.(*) qui s'est tenue à Cannes la semaine dernière, Florence Lustman (FFA), Eric Chenut (Mutualité Française) et Denis Laplane (CTip) ont unanimement exprimé leur scepticisme face aux travaux du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (Hcaam) pour réformer le système de santé en France, dans lesquels l’assurance santé pourrait voir son rôle réduit à la prise en charge des dépassements.

 

(*) rendez-vous international des assureurs et réassureurs vie et de personnes

https://evenements.infopro-digital.com/argus/evenement-reavie-2021-2021-p-13029#/

 

Complémentaires santé : moteur de l'innovation sanitaire – Tel est l'approche de la note de la Fondation pour l’innovation politique publiée récemment....

Dans cette note, Guillaume Moukala Same, chargé d’études économiques chez Asterès et Nicolas Bouzou, économiste, directeur-fondateur d’Asterès, prennent position contre l’idée d’une "Grand Sécu" et défendent le "rôle moteur" des complémentaires santé "en matière de diversité de l’offre et d’innovation". Aux scénarios de "rupture" pour corriger les dysfonctionnements actuels, les auteurs préfèrent des "réformes d’ajustement" : moduler le ticket modérateur en fonction de l’âge pour plus de place à la Sécurité sociale dans le financement des soins des personnes âgées ; mettre fin à tout ou à une partie des avantages fiscaux liés aux contrats collectifs pour plus de ressources pour les populations vulnérables (chômeurs, retraités, bas revenus) ; réduire le taux d’imposition de la taxe de solidarité additionnelle de six point pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages et généraliser la couverture complémentaire.

 

Pour en savoir plus:  203-complementaires-sante-fr-2021-10-04-w.pdf (fondapol.org)

 

Le système de santé et son devenir - Une étude BVA pour l’Association pour le développement de l’assurance française (ADAF)... les réflexions et débats n'ont pas fini dans la période....

Dans le contexte de la présidentielle 2022 et de la mission confiée au HCAAM sur l’articulation entre AMO et AMC, l’ADAF livre les résultats d’une étude confiée à BVA sur les attentes des Français, des chefs d’entreprise mais aussi des acteurs de la santé sur l’avenir du système de santé. Pour ces trois cibles, le système de santé actuel est fiable, accessible, solidaire et fonctionne bien. Il apporte une grande liberté de choix dans le parcours de soins et constitue un élément de stabilité important qui doit perdurer. Une majorité des sondés sont favorables au copaiement AMO/AMC.

Une absorption des complémentaires santé par l’AMO serait une source de simplification mais aussi et surtout de perte de liberté et de déresponsabilisation.

Les personnes interrogées n’attendent pas de réforme radicale mais des améliorations notamment une clarification des tarifs et de l’étendue des couvertures des complémentaires, une meilleure prise en charge des jeunes et des personnes âgées et davantage d’actions de prévention. L’ADAF indique qu’elle formulera prochainement des propositions.

Selon certaines sources...t organisationnel et financier des différents scénarios a été décalée au 18 novembre...la version finale du rapport du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) sur l'articulation RO/RC ne devrait  donc pas être adoptée avant fin novembre, voire début décembre.

A suivre !