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L’argent a du pouvoir, mais il a aussi de grands devoirs
Très belle soirée hier à l’ESCP Business School autour des résultats de la 7ème édition de l’Observatoire du Sens de l’Argent créé par le Crédit Coopératif en 2021(*) avec Arnaud Zegierman, de l’institut Viavoice.
Les thématiques abordées lors des tables rondes :
- Sens de l’argent et finance: transformer la finance au service de la durabilité
- Sens de l’argent et consommation: consommer responsable dans une société qui ne l’est pas
- Sens de l’argent et travail: faut-il choisir entre sens et salaire
Avec Pascal POUYET, directeur générale du groupe, nous voulons que cet observatoire soit pédagogique. Beaucoup de banques communiquent de nos jours autour de leurs valeurs, mais peu d’entre elles parlent d’argent.
Pour nous, l’argent n’est ni tabou ni sacré.
À condition de parler de son utilité aux projets de nos clients, à nos vies, à la société en général. Durables, nous le sommes par l’encadrement du crédit (ce que l’on refuse de financer), mais aussi en matière de provenance de l’argent (c’est-à-dire la collecte). Ce que nous devons à nos clients, c’est une traçabilité maximale de l’argent.
C’est le sens de notre « circuit de l’argent », avec trois points d’attention :
1/ Il faut nous réconcilier avec le temps.
Nous sommes tous conscients de l’urgence climatique et cela nous rend impatients. Pourtant, même avec des choix politiques ambitieux, nous savons que le changement structurel ne sera pas immédiat. Peut-être pas même à l’échelle de la génération future.
Nous avons donc besoin de réconcilier l’urgence climatique avec des décisions politiques difficiles, le tout en étant constants et réalistes face aux contraintes de toutes sortes. Nous le sommes grâce à nos principes qui, depuis 1984, inscrivent nos engagements dans la durée.
2/ Le changement climatique est d’abord une question sociale et donc un sujet politique
La posture d’avant-garde, au risque d’être du snobisme écologique, ne peut suffire, même lorsque l’on a été longtemps des pionniers. L’enjeu est aujourd’hui d’entraîner le plus de monde possible avec nous. Cela conduit à faire accepter le changement qui passe souvent par une forme de contrainte pour ne plus faire « comme avant ».
Beaucoup de gens acceptent la contrainte à titre individuel, dans des choix de consommation ou de mobilité par exemple, mais la rejettent à titre collectif lorsqu’il s’agit de politiques publiques.
Heureusement, la prise de conscience de l’urgence écologique a été plutôt rapide par rapport aux grands progrès de société de ce dernier siècle. C’est un point d’appui majeur pour prendre de grandes décisions qui sont d’abord du ressort de la responsabilité politique.
3/ Les français sont lucides mais collectivement pessimistes
De façon constante, notre partenaire Viavoice l’affirme : les français sont lucides sur ces enjeux.
Et même plutôt optimistes pour eux-mêmes et leurs proches.
Mais les français sont très pessimistes sur le plan collectif. Ceci interroge le sujet de la confiance des uns envers les autres.
Être des banquiers coopératifs nous place dans la position d’être des facilitateurs de confiance pour nos clients et sociétaires, et de rendre possibles de nouveaux imaginaires.
L’argent a du pouvoir, mais il a aussi de grands devoirs.
(*) Pour en savoir un peu plus: https://www.credit-cooperatif.coop/votre-banque/une-autre-banque-est-possible/observatoire-sens-argent/