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La redistribution entre les ménages selon leur lieu de résidence
L’Insee a publié le PIB et la valeur ajoutée des principales branches et une décomposition du revenu disponible des ménages par région en 2022. Ces données permettent d’estimer les transferts nets opérés en faveur, ou en défaveur, des habitants de chacune des régions françaises à travers, d’une part, les prestations sociales en espèces qu’ils reçoivent et les principaux services publics mis à leur disposition et, d’autre part, les cotisations sociales et les impôts directs qu’ils payent. Ces données régionales sont fragiles et les résultats doivent être pris avec précaution, mais le calcul de ces transferts nets par habitant donne un ordre de grandeur raisonnable de la redistribution entre les ménages selon leur région de résidence.
Il apparaît un transfert net de 4 400 € en faveur de chaque habitant en moyenne pour l’ensemble des régions. En effet, les dépenses publiques comprises dans cet indicateur de la redistribution (prestations sociales et coût de fonctionnement des services publics) sont financées non seulement par les cotisations sociales et les impôts directs sur les ménages, retenus dans cet indicateur, mais aussi par les impôts indirects (TVA…), les impôts sur les entreprises et l’endettement public, qui ne sont pas pris en compte ici. Le montant des transferts nets reçus par les ménages de chaque région ne doit donc pas être apprécié dans l’absolu mais par comparaison avec cette moyenne de 4 400 € par habitant.
La Martinique, la Guadeloupe et La Réunion sont les régions pour lesquelles les transferts nets en faveur des ménages sont les plus élevés (plus de 8 000 € par habitant). La moyenne des cinq régions ultramarines (8 400 €) est nettement au-dessus de la moyenne nationale (4 400 €). Les impôts directs y sont bien plus faibles que la moyenne nationale.
En métropole, les régions dont les ménages reçoivent les transferts nets les plus importants (plus de 6 000 € par habitant) sont dans l’ordre : la Corse, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie, la Bourgogne-Franche-Comté, la Bretagne et la Normandie.
L’Ile-de-France est la seule région pour laquelle les transferts nets en faveur des ménages sont négatifs (- 1 600 € par habitant). Les impôts sur les ménages et les cotisations sociales y sont beaucoup plus importants que la moyenne nationale.
Les régions pour lesquelles ces transferts nets sont les plus faibles, tout en étant positifs, sont Auvergne-Rhône-Alpes (3 900 € par habitant), Grand-Est (4 800 €) et Pays de Loire (5 000 €).
Les transferts nets reçus par les ménages sont donc très différents d’une région à l’autre, ce qui peut avoir diverses causes que cette note ne cherche pas à identifier. Il est néanmoins très probable que le niveau de vie et la répartition par âge de la population expliquent une grande partie de ces différences. En tout état de cause, ces transferts nets entre les ménages, qui sont à l’image des disparités de richesses, traduisent bien une forme de solidarité et de redistribution entre les régions, notamment depuis l’Ile-de-France et vers l’Outre-mer.
Une étude de l’Insee sur la redistribution entre les ménages selon la taille de leur unité urbaine de résidence confirme que seuls les ménages de l’agglomération parisienne sont contributeurs nets à cette redistribution....
La note détaillée: