Organisations
Faire du bien plutôt que du chiffre : L'ESS trace la voie
Des actualités récentes ont mis en évidence les dérives de certaines entreprises lucratives dans les secteurs de la petite enfance et de la longévité, souvent au détriment de la dignité des personnes vulnérables.
L’ESS est très présente dans ces deux domaines : en complément de l’action de la puissance publique, le rapport spécifique de l’ESS à la lucrativité, tournée vers les bénéficiaires, contribue à protéger les publics face aux dérives des modèles uniquement guidés par la rentabilité du capital au détriment de la qualité du service rendu aux usagers.
Ainsi, la puissance publique pourrait choisir dans un premier temps d’encadrer les modèles lucratifs, et dans un second temps, dans un objectif de protection des personnes et de garantie des droits humains, aller plus loin et réserver ces filières aux acteurs qui s’engagent en ce sens, c’est-à-dire le secteur public et l’ESS.
D’autres filières illustrent les dérives inhérentes à un développement des offres privées lucratives dans des domaines où l’ESS occupait historiquement une place structurante.
C’est notamment le cas du réemploi solidaire : les organisations de l’ESS ont constitué d’importants réseaux de collecte, de remise en état et de revente à moindre prix de biens électro-ménagers, vêtements, meubles, livres, etc. Ces structures offrent une solution globale et durable : réduction des déchets et préservation des ressources naturelles, répartition plus équitable des ressources, lutte contre les inégalités sociales, promotion d’un travail digne pour toutes et tous… Pourtant, elles subissent une concurrence accrue d’acteurs lucratifs aux impacts environnementaux et sociaux moindres.
De plus, dans chacun de ces secteurs, les modèles de l’ESS peinent à pérenniser leurs actions fondées sur des financements précaires : il est indispensable de reconnaître et de soutenir ces acteurs à la hauteur de leur contribution.
Face aux dérives de plus en plus manifestes de certaines entreprises privées lucratives, il s’agira à terme de faire un choix.
La France entend-elle pérenniser les modèles économiques de l’ESS pour favoriser leur changement d’échelle progressif ?
La France considère-t-elle que la dignité des personnes âgées en perte d’autonomie, ou des tout-petits, peut être ballottée au grès des exigences de performance financière de certains actionnaires des EHPAD ou des crèches ?
En l’absence de cadre éthique, peut-on légitimement rémunérer des actionnaires sur les services rendus aux plus vulnérables ?
La France choisira-t-elle de sacrifier des milliers d’emplois d’insertion dans le réemploi solidaire au profit d’offres lucratives au bilan environnemental bien moindre ?
L’ESS permet de défendre la dignité humaine, de mettre des limites à la course aux profits.
Alors que le gouvernement s’apprête à publier une stratégie nationale de développement de l’ESS, va-t-il enfin miser sur l’ESS pour protéger les populations et penser les planifications à venir ?
Sur toutes ces questions, l'ESS France, en partenariat avec Aéma Groupe, organisera son événement de rentrée le 22 septembre dans l'Auditorium d'Aéma Groupe.
Cet événement se déroulera notamment en présence de :
- Benoît Hamon, Président d’ESS France,
- Pascal Michard, Président d’Aéma Groupe.