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29 / 09 / 2023 | 105 vues
Dominique Delpouy / Abonné
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Conditions de travail à la Banque de France: un dialogue de sourds face au déni affiché !

Comme nous vous l’avions annoncé, un CSE central extraordinaire s’est tenu le 11 septembre dont l’ordre du jour était consacré aux conditions de travail à la Banque de France.

 

Un CSE Central vraiment extraordinaire...

 

Fait rarissime dans cette instance, l’inspection du travail est venue participer aux travaux. Elle est intervenue à plusieurs reprises... ne comprenant pas, par exemple, que la Banque n’ait pas communiqué auprès de tout le personnel suite aux suicides de deux collègues de la DAF (chose rectifiée depuis par un message NAVIGO le 20 septembre... bien trop tardif à notre avis !).


Bien que la Banque se soit targuée d’avoir mis en place différents dispositifs afin d’améliorer les conditions de travail suite, en particulier, aux travaux et préconisations de l’Observatoire Paritaire de Prévention des Risques, les élus ont, tout au long de cette séance, dénoncé certains choix stratégiques aboutissant à des réformes successives sans qu’aucun moyen tant humain que matériel ne soit accordé. Alors que la Banque se félicite de recruter, de nombreux départs ne sont pas remplacés !
 

De plus, ils se sont interrogés sur la pertinence des questions posées dans le baromètre social qui ne permet pas de refléter objectivement le ressenti du personnel ni son mal-être.


Les débats sur les différents thèmes abordés, sans réponses concrètes de la Banque, ont tourné court face au déni affiché.


Bref, un dialogue de sourds. Les élus ont donc demandé la réunion d’une instance permettant de voter une expertise qui nous l’espérons, provoquera une prise de conscience de la part de la Banque sur le fait que les successions de réformes et leurs conséquences n’apportent pas forcément les résultats escomptés.


Il est grand temps que le Banque prenne conscience que la dégradation continue des conditions de travail conduira inexorablement à des situations problématiques... Des moyens doivent immédiatement être mis en œuvre pour permettre à chacun d’œuvrer, dans les meilleures conditions, au service de nos concitoyens !


Qu’attendre des « pactes d’équipe » ?



Alors que « Renforcer le collectif de travail en contexte hybride » (action 31 du plan stratégique) part d’un constat que nous partageons, plusieurs voies auraient pu être prises pour atteindre cet objectif. La Banque a souhaité s’engager dans le management participatif sous la forme d’un « pacte d’équipe ». Cet exercice repose essentiellement sur la qualité du manager et sa capacité à porter la démarche.


Sur la forme, le kit d’animation mis à la disposition des managers ne prévoit que 2h30 de réunion au sein du périmètre retenu. Ce qui semble peu au regard de l’importance de la démarche et de son application dans d’autres entreprises.


Sur le fond, le pacte d’équipe nous vient d’une volonté de la Banque d’améliorer la cohésion d’équipe sans remettre en cause les conventions de télétravail, ce qui est louable. Toutefois, au travers de la liste « des bonnes pratiques incontournables » qu’elle énumère, c’est un genre de « en même temps » intenable que la Banque tente de rendre sinon supportable, à tout le moins obligatoire...


Il y a fort à parier que la mise en place du pacte d’équipe apportera au travers de sa rédaction, d’un côté de la rigidité là où les unités et services fonctionnent correctement avec souplesse. Il apparaîtra alors superfétatoire voire potentiellement régressif.


Et d’un autre côté, cette démarche mettra en évidence des difficultés, des résistances, un mal-être que nombre d’agents supportent grâce au télétravail. Le pacte d’équipe ne sera alors qu’un emplâtre de plus, inadapté à la résolution de ces situations de souffrance.

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