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22 / 09 / 2022 | 221 vues
Philippe CURAUDEAU / Abonné
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Salaire : la gloutonnerie des organisations patronales de la santé à domicile

Alors que la grille de salaires de la branche Prestation de Santé à Domicile n’a pas été augmentée depuis décembre 2018, les 4 premiers coefficients de la grille se retrouvent sous le SMIC (1678,95 au 1/8/2022). Les organisations patronales ont été invitées par le Ministère du travail à ouvrir des négociations sur les salaires.
 

Le 15 septembre dernier les organisations patronales (FEDEPSAD, UNPDM et UPSADI) proposaient en chœur une augmentation évaluée à 8,7% (1690€ pour le premier coefficient). Mais, car il y a un mais, comparé au SMIC les 8,7% annoncés ne sont en réalité que 0,66%. Devant le tollé des organisations syndicales, les organisations patronales proposaient une nouvelle grille à 1710€ pour 2023 pour le premier niveau, au risque de passer à nouveau sous le SMIC en cas d’augmentation en novembre.

 

Pour sortir de l’impasse, le SECI UNSA propose alors sa signature à 2 conditions :

 

  • une application immédiate de la grille au 1er octobre,
  • et l'instauration d’une clause de revoyure en cas d’augmentation de SMIC.


Pour justifier leur "gloutonnerie" les organisations patronales se cachent derrière les mesures d’économies préconisées par les autorités de santé.
 

Lors d’une conférence de presse (lundi 27/9/2021) les organisations patronales affirmaient : “En 10 ans, le CEPS (comité économique des produits de santé) a imposé 700 millions d’euros de baisses tarifaires. En moyenne, entre 2011 et 2019, le secteur a connu une baisse tous les 4 mois et demi, certaines jusqu’à 11 %”.

 

Cette politique aurait selon les syndicats patronaux, un effet dramatique sur l’emploi. Voici ce que l’on peut lire sur leur dossier de presse : “Cette fois-ci, la coupe est pleine ! Le secteur est au bord de l’asphyxie. Si les nouvelles coupes qui nous ont été annoncées sont appliquées, 4 000 emplois, soit 10 à 12 % des salariés, devront être supprimés pour permettre de maintenir les entreprises à flot

 

Malgré ces propos alarmistes, il se crée dans cette branche, selon la DARES, entre 120 et 130 entreprises par an. On est donc très loin de la déprime annoncée. Enfin la consultation des résultats économiques sur les sites comme vérif.com pappers.fr ou b-reputation.com démontre que malgré les 700 millions d’euros de baisses tarifaires évoquées, les résultats nets après impôts sont encore très élevés.

 

Sur les 171 sociétés publiant leurs résultats nets pour 2021 (verif.com pappers.fr b-reputation.com), seules 20% sont déficitaires, pour les 80% restant 30% ont un ratio Résultat net sur CA dépassant les 10%. Quand on sait que ces milliards de Chiffre d’affaires sont payés par Sécurité Sociale via les cotisations sociales des salariés puisque les salaires inférieurs à 1,6 en sont exonérés il y a la plus que de l’indécence.

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