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10 / 03 / 2020 | 50 vues
Florence Sabatier / Membre
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Un programme de soutien local pour les aidant.e.s : une urgence sociale et sociétale

La France compte aujourd'hui plus de 11 millions d'aidant.e.s, qui accompagnent un proche malade, en perte d'autonomie ou handicapé. Ils sont aujourd'hui les grands oubliés des politiques publiques. Pourtant, ils ont besoin d'aides, de soutien et de répit. En pleine campagne électorale, le collectif « Je t'Aide », qui rassemble 28 structures engagées au quotidien auprès des aidant.e.s, interpelle les candidats aux municipales pour qu'ils mettent un programme de soutien local pour les aidant.e.s en place et publie une tribune.

Nous avons été, nous sommes ou nous serons tou.te.s aidant.e.s un jour. Depuis 2019, le sujet des aidants est de plus en plus médiatisé et politisé, notamment avec le lancement d'une stratégie de mobilisation et de soutien des proches aidants : le « plan aidant 2020-2022 » lancé en octobre dernier. Demain, les élus locaux seront aux commandes de villes, au contact direct avec des publics fragilisés par le grand âge, le handicap, la maladie et leurs aidant.e.s : ils devront jouer leur rôle et les prendre en compte. 

Les 11 millions d’aidant.e.s attendent un engagement fort de la part des candidat.e.s aux prochaines municipales.


Les prochaines municipales doivent s’adresser (aussi) aux aidant.e.s.
 

Les 15 et 22 mars prochains les élections municipales auront lieu. Les aidant.e.s, qui émergent comme force politique majeure, auront l'occasion d'entendre les propositions des candidat.e.s de leurs villes pour les soutenir et ces propositions des candidat.e.s seront déterminantes quant au choix du bulletin qui sera mis dans l'urne. Nous, le collectif « Je t'Aide », demandons aux candidat.e.s de publiquement prendre dès aujourd'hui position pour les aidant.e.s, en s'engageant dans un programme de soutien local.

L'oubli des aidant.e.s dans les politiques publiques les affecte fortement.

Des élu.e.s qui ignorent les besoins et les demandes des aidant.e.s, ce sont des politiques publiques qui participent à leur précarisation, qu'elle soit financière, sociale ou professionnelle et qui exposent les aidant.e.s à une éventuelle dégradation de leur santé. Ce sont des politiques publiques qui acceptent que des enfants et des adolescent.e.s sacrifient leur scolarité, des jeunes leurs études et qui acceptent que des adultes, majoritairement des femmes, soient obligées de mettre leur carrière professionnelle en pause ou d'y mettre un terme définitif.
 

Nos demandes
 

Nous demandons la création ou le déploiement de solutions pour les aidant.e.s : transports, soins, aide à domicile, actions pour lutter contre l’isolement social et précarisation des aidant.e.s.
 

Nous devons simplifier le labyrinthe administratif dans lequel tant d'aidant.e.s se perdent et ouvrir des points d'information accessibles, identifiés et ouverts sur les autres acteurs du territoire. Toute mairie doit être en mesure d’orienter les aidant.e.s vers tous les soutiens locaux.
 

Nous devons créer des villes où les aidant.e.s pourront prendre un peu de temps pour eux/elles, pour souffler en toute confiance, en créant des dispositifs de répit pour les aidant.e.s, d’accueil de jour pour les proches aidé.e.s, d’aide à la mobilité, d’accès à la culture à moindre coût.
 

Nous devons encourager tous les dispositifs qui permettent aux aidant.e.s de concilier l’aide prodiguée avec une activité professionnelle, afin que l’aide ne les assigne plus à domicile.
 

Nous pensons que les futures équipes municipales devraient se doter d’une délégation aux aidant.e.s, avec par exemple la création d’un poste d’adjoint.e au maire qui serait l’interlocuteur.trice privilégié.e pour toutes les questions liées aux droits et aux aides existantes, qui centraliserait les recours et les informations, serait en charge de la formation du service public et ferait le lien avec les bailleurs sociaux pour les aménagements de domicile ou encore avec les associations ou professionnel.le.s pour l’apprentissage des bons gestes, les formations etc. Chaque commune, selon ses spécificités propres, doit se demander : « comment puis-je être une ville aidant.e ? ».
 

Aux futur.e.s maires de bâtir les premières villes amies des aidant.e.s
 

Nous devons créer la société qui donnera leur juste place aux 11 millions d'aidant.e.s d’aujourd’hui et de demain, avec une vraie reconnaissance, un vrai statut et de vrais droits.
 

Il s’agit bien d’une urgence sociale et sociétale. Les citoyen.ne.s ont tout intérêt à exiger des candidat.e.s qu’il.elle.s se positionnent sur un programme à la hauteur de ce défi sociétal, qui concentre les questions de citoyenneté, de solidarité, de fraternité et de justice... Autant de thèmes qui reviennent systématiquement dans les programmes des campagnes électorales. Nous demandons donc aux candidat.e.s aux municipales 2020 de s'engager, à nos côtés et aux côtés des 11 millions d'aidant.e.s.
 

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