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28 / 10 / 2019 | 463 vues
Philippe Charry / Abonné
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Transformations à grande incertitude chez Orange

La division de la technologie et l'innovation (TGI) accompagne la transformation d'Orange en opérateur multi-services. Elle rassemble des activités autour de la création d'innovations stratégiques, la recherche et la mise en œuvre des politiques techniques et de data pour le groupe.


Afin d'accélérer cette transformation et d'assurer une plus grande agilité dans les modes de production de l'innovation entre entités, la nouvelle division TGI est en place depuis le 1er juillet 2019.
 

La directrice générale adjointe et directrice de la technologie et l'innovation d'Orange précisait : « Dans un contexte d'évolutions rapides des usages et des attentes de nos clients, nous renforçons notre capacité à préparer le futur d'Orange en construisant des atouts compétitifs et créateurs de valeur pour le groupe ».
 

La division s'organise désormais en cinq piliers de compétences : customer equipment and partnership, product marketing & design, data & IA, réseaux, services et la composition du comité de direction a été finalisée en septembre.

 

L'emploi, l'activité, les conditions de travail, la pérennité des métiers et des projets, l’implantation dans les petits sites et la reconnaissance sont au cœur de nos préoccupations, de même que l’avenir d’Orange. Ces questions sont inhérentes aux choix stratégiques de l’entreprise.

 

Pour TGI, notre fédération revendique :
 

  • une politique de l'innovation audacieuse permettant d'assurer l'avenir du groupe et de faire face à la concurrence ;
  • une augmentation des budgets de l'innovation, qui diminuent continuellement depuis 2012 ;
  • une stratégie à plus long terme qui ne se limite pas aux besoins immédiats des pays ou unités commerciales ;
  • une politique de refacturation interne (recharging) équitable pour l’activité d'entreprise de TGI. En effet, les pays et unités commerciales paient pour nos prestations. Pour autant, il ne faudrait pas qu’à terme, seuls les pays riches soient servis, au détriment de ceux, en zone AMEA, qui portent désormais plus de la moitié de la croissance du groupe ;
  • une gestion des emplois et des compétences ambitieuse, axée sur une vraie vision des besoins futurs, et pas réduite à la seule logique de décroissance des effectifs ;
  • en cas d'arrêts de projets, des décisions et arbitrages anticipant les conséquences sociales sur les équipes concernées. En effet, ces prochains mois, on s'attend, avec Vanille, à de nombreux arbitrages budgétaires préjudiciables aux salariés et à l'avenir du groupe ;
  • un recours plus raisonnable au mode projets et aux méthodes agiles, comprenant des garde-fous pour gérer les temps faibles, les inter-projets. En effet, la dilution des responsabilités génère du stress. Les équipes et les managers doivent être mieux accompagnés pour mettre ces méthodes de travail en place. La reconnaissance des efforts est notamment compliquée puisque celui qui prescrit le travail (le chef de projet) n’est plus celui qui l’évalue (le manager). Enfin, notre fédération n’accepte pas que le mode projets soit instrumentalisé pour justifier les « aménagements dynamiques » imposés dans tous les projets immobiliers. Nous rappelons que l’activité principale d’un salarié en innovation exige au contraire du calme et de la concentration, impossible en espace ouvert ;
  • la conservation et la ré-internalisation de l’innovation ;
  • la tendance au « make or buy » finançant des start-ups en concurrence avec notre innovation interne, le déport off- shore de nos activités, aboutissent à une fuite de nos compétences rares, inquiétante à moyen terme. Pour nous, « l'expérience client au cœur de nos actions et la qualité de l'expérience du salarié » ne peuvent pas exister sans le maintien de structures expertes internes à Orange, en particulier sur les métiers de l’innovation ;
  • la sanctuarisation de la recherche. Si son budget reste encore sacralisé autour de 100 millions d'euros depuis 2012, c'est surtout le résultat des engagements que notre organisation syndicale avait exigé en CE au moment de Nova+, montant par ailleurs calé sur le plafond du crédit impôt recherche (qui passe de 30 % de remise à 5 % au-delà de 100 millions d'euros).
     

L’emploi dans la TGI
 

Selon le projet GPEC présenté au CCUES de septembre, l’effet démographique à horizon 2021 est estimé à –14 % en moyenne (4 170 ETP CDI réalisés fin 2018, pour un effectif prévisible fin 2021 de 3 574 à 3 609 ETP CDI). Dans le même temps, les besoins estimés se situent dans une fourchette de 3 740 à 3 880 ETP CDI.
 

Les métiers sous-représentés (nécessaires à la poursuite de l’activité et dont les ressources sont inférieures aux besoins) sont ceux de la donnée, de la sécurité et de la conception et de la production de logiciels. Stratégiques donc...


C’est ce que notre fédération déplore, comme le recours élevé à la sous-traitance (850 ETP à TGI).

 

L’investissement
 

En termes d’investissements, si Orange se situe dans la moyenne des opérateurs mondiaux avec 17 % du chiffre d'affaires dont les deux tiers se situent dans le réseau fixe et mobile, FOcom regrette qu’un budget de recherche et développement diminué soit prévu : de 700 millions d'euros en 2018 (soit 1,7 % du chiffre d'affaires), il n’atteindrait que 670 millions d'euros en 2019. Que cet effort de recherche et développement soit largement externalisé, les réseaux étant à la main des fournisseurs d’équipements et les boxes étant conçues par Sagemcom.
 

En comparaison, l’effort de recherche et développement des GAFA et acteurs de la haute technologie est très supérieur à celui des opérateurs : 21 % du chiffre d'affaires pour Intel, 18 % pour Nokia et Ericsson, 15 % pour Samsung, 14 % pour Microsoft et 13 % pour Amazon, Intel ou Cisco.

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