Comment assurer le succès du socle commun de connaissances et de compétences professionnelles (le S3CP) ? En revitalisant sa communication et en l’appuyant sur la réforme de mars 2014, à la faveur de l’entrée en vigueur du compte personnel de formation (CPF) et de la certification.

Le S3CP ou plutôt le socle, c’est bien utile...

Utile parce que, apparu en 2009 dans le cadre de l’accord national interprofessionnel (ANI), le socle commun de connaissances et de compétences professionnelles avait pour objectif de contribuer à la sécurisation des parcours professionnels et à la formation tout au long de la vie. Un projet ambitieux et nécessaire.

Mais à l’époque, avec un tel nom, il était facile de croire à une blague de R2D2 ou de C-3PO. D’où peut-être la difficulté de communiquer sur un tel dispositif.

C’est peut-être la raison pour laquelle il a fallu le repenser et il a été rebaptisé CLÉA. En même temps, CLÉA c’est plus joli. Cela fait penser à la princesse CLÉA. À croire que les autorités seraient fan de Star Wars ?

Dis, au fait, CLÉA, tu fais quoi dans la vie ?

L’objectif de CLÉA est de favoriser l’insertion des chômeurs dans le monde du travail et de faciliter et développer l’aptitude à travailler pour les salariés les moins formés.

CLÉA est généreuse. Elle aime faire des cadeaux. Il faut donc en profiter.

Elle assure en effet la maîtrise d’une liste de compétences de bases et pas n’importe lesquelles : celles qui sont nécessaires dans la vie en général et dans la vie professionnelle en particulier. Celles aussi qui permettent de reprendre confiance lorsque les savoirs fondamentaux manquent.

Dans cette liste, on compte 7 grands domaines élaborés consciencieusement par les partenaires sociaux. C’est du solide. Alors, avec CLÉA, chacun peut sans crainte :

• s’exprimer en français ;
• calculer et raisonner ;
• utiliser un ordinateur ;
• respecter les règles et travailler en équipe ;
• travailler seul et prendre des initiatives ;
• avoir envie d’apprendre ;
• maîtriser les règles de base d'hygiène, sécurité, environnement.

CLÉA vaut la peine d’être aimée

D’abord parce que tout le poids de la formation et des savoirs fondamentaux repose désormais sur ses frêles épaules.

Ensuite, CLÉA est un enjeu de société. Grâce à elle, il est question de simplifier les choses. Pour cela, elle profite de la réforme de mars 2014 qui lui garantit un bon départ dans la vie, grâce entre autres au fameux compte personnel de formation et à la certification.

CLÉA a de nombreux atouts pour assurer sa « com ».

Là où la Princesse CLÉA fait la différence avec le droïde S3CP, c’est dans sa capacité à séduire et à rassembler le maximum de fans autour de son nom.

Comme le socle, CLÉA s’adresse toujours aux actifs de 51 branches professionnelles comme aux chômeurs. Elle est un outil de lutte contre l’illettrisme, d’où l’enjeu de société. Elle s’adresse donc aux salariés mais aussi et surtout aux chômeurs.

Ce sont autant d’atouts à faire valoir. D’abord au niveau de son intégration dans le CPF. Elle peut surfer sur la mise en place du compte personnel de formation pour grandir et séduire un maximum de candidats.

Il suffit pour cela d’inscrire sa démarche dans le cadre de ses droits à la formation. Quand on sait qu’à ce jour, le CPF est essentiellement utilisé par des chomeurs, à raison de près de 79% des demandes, on se dit que l’avenir de CLÉA est tout tracé pour donner à des gens qui ne se sont pas formés ou ont abandonné l’école un accès aux compétences de base.

Ensuite, quand on parle de CPF, on évoque forcément la certification. C’est aussi sur ce créneau que se place la petite CLÉA. Là, elle, ne laisse personne sur le bord du chemin, car CLÉA est un certificat commun à tous les secteurs d’activité, pratique pour les salariés les plus fragiles.

Vous trouvez que CLÉA ne sert à rien ?

Possible. Si vous pensez cela, c’est que vous n’avez pas besoin de son aide. Mais cela ne veut pas dire qu’elle est inutile. N’oubliez pas qu’aujourd’hui, en France, plus de 2,5 millions de personnes sont illettrés.

Rien que ce chiffre justifie l’action de notre belle princesse. Voilà pourquoi il est important que le public, salarié ou chômeur, puisse bénéficier de ses services, pour gagner en compétences, en confiance et en employabilité.

Le mot de la fin

Voilà donc comment CLÉA, en s’appuyant sur le CPF et la certification, enterre définitivement le S3CP.

Au passage, on me signale que CLÉA ne serait pas « une » CLÉA mais « un » CLÉA. Je suis déçu. Qu’à cela ne tienne, son petit côté transgenre devrait vous séduire quand même. So trendy!