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02 / 05 / 2016 | 12 vues
Thierry Segard / Membre
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Principe de précaution chez Huntsman P&A Calais : reconnaître la dangerosité du dioxide de titane

Le doute sur l’appartenance ou non du TiO2 (dioxide de titane) à la catégorie des nanoparticules était jusqu’à présent permis, tant que des expertises dignes de ce nom n’avaient pas été entreprises.

Courant 2015, alors représentant syndical au CHSCT, j’ai fourni à la médecine du travail des échantillons de nos produits finis afin de les faire analyser par un organisme indépendant ; c’est le CNRS qui a été chargé de cette mission.

Les premiers résultats de ces échantillons faisaient apparaître la présence de nanoparticules dans nos produits.

Comme Phil Wrigley, saisi lors de ma dernière participation au comité européen et qui n’a pas daigné donner de réponse à une question pourtant envoyée longtemps avant, la présidente du CHSCT a contesté ces résultats prétextant que la méthode utilisée par le CNRS n’était pas bonne.

En décembre 2015, d’autres échantillons ont donc été prélevés en présence d’un membre du service EHS (hygiène sécurité et conditions de travail) et d’un membre du CHSCT.

Les 6 échantillons prélevés ont une nouvelle fois révélé la présence de nanoparticules, malgré la technique utilisée par le CNRS pour ses analyses reconnues comme fiables, la présidente du CHSCT conteste toujours les résultats et a demandé qu’une analyse en microscopie électronique soit faite.

Même si le CNRS pense que cela n’est pas nécessaire, la médecine du travail a demandé une nouvelle analyse des échantillons en microscopie électronique.

Parallèlement à cela, des préconisations ont été faites à la direction de Huntsman P&A Calais, suivant le principe de précaution, car, même si la prise en compte de la problématique des poussières avait récemment permis des avancées en matière de protection des travailleurs exposés aux émissions de TiO2 (il était temps !), elles ne sont pas suffisantes au regard de la présence de nanoparticules.

Lors de la réunion de comité d’entreprise du 28 avril, la question a de nouveau été posée car la direction, qui met un point d’honneur à traiter les problèmes de sécurité sur le site causés par des comportements, semble moins active lorsqu’il s’agit de conséquences sur la santé des travailleurs intrinsèques aux processus de production des produits fabriqués.

La présidente de Huntsman P&A Calais a répondu qu’un groupe de travail au niveau du groupe aurait été créé pour travailler sur la problématique. Qui ? Quand ? Comment ? Les questions restent pourtant sans réponse et l'on comprend très bien la réticence de la société à reconnaître la dangerosité du TiO2, ce qui aurait un effet sur l’image et l'activité très important. 

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