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11 / 12 / 2014 | 2 vues
Françoise Lemaulf / Membre
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Les handicapés sont deux fois plus au chômage que les valides

Alors que le nombre de demandeurs d’emploi handicapés a doublé en sept ans, la confédération FO a organisé le 9 décembre sa quinzième journée nationale « travail et handicap ».

L’occasion de débattre et de revendiquer pour l’égalité de tous dans l’emploi, à deux jours de la conférence nationale sur le handicap, sujet dans lequel la fédération s'est toujours très impliquée, aux côtés d'ailleurs de l'APAHF (Association du personnel handicapé du Ministère des Finances).

Plus d’un travailleur handicapé sur cinq (22 %) est au chômage, c’est deux fois plus que la moyenne nationale (10,4 %). En un an, avec une hausse de 10,6 %, le nombre de chômeurs handicapés a augmenté deux fois plus vite que la moyenne.

En durcissant les sanctions à l’encontre des entreprises qui ne respectaient pas leurs obligations d’embauche, la loi de 2005 sur l’égalité des chances avait sensiblement amélioré la situation. Entre 2008 et 2011, le taux d’emploi avait progressé de 30 % dans le privé et de 15 % dans le public, selon l’Association des paralysés de France (APF).

C’est désormais fini. Le nombre de chômeurs handicapés a doublé en sept ans. « Le handicap survient à 80 % au cours de la vie, souvent après un accident du travail, et les salariés sont licenciés pour invalidité », déplore Anne Baltazar, secrétaire confédérale chargée du handicap. Elle s’inquiète aussi de la hausse des recrutements en CDD (36 %) au détriment des CDI (32 %), selon une récente étude de la DARES.

S’il ne faisait pas l’objet en lui-même d’une table ronde, l’emploi a été au cœur de ce colloque annuel de la confédération, consacré à la situation des travailleurs handicapés.

Des experts, responsables institutionnels et associatifs, militants et représentants de FO sont venus débattre autour de quatre thèmes : « les conséquences sur le travail des maladies et accidents », « l’accessibilité », « milieu ordinaire et milieu protégé » et « l’accompagnement des élèves en situation de handicap ».

« Ce dernier point traite de la sécurisation de l’emploi des AESH, qui accompagnent les élèves handicapés, mais aussi de la formation qui doit être renforcée à toutes les étapes, dès l’école », explique Anne Baltazar.

Car le manque de formation est l’un des principaux freins à l’embauche : 76 % des travailleurs handicapés n’ont pas le niveau bac, contre 56 % de la population en général.

De son côté, le gouvernement a organisé le 11 décembre, un peu à la hâte, la troisième conférence nationale du handicap. Présidée par François Hollande, elle devrait faire le point sur l’avancée des travaux suivie par le comité interministériel du handicap, installé en septembre 2013, et définir les grandes orientations de la politique du handicap, notamment en matière d’emploi.

Une contribution commune aux organisations syndicales siégeant au conseil consultatif CNCPH porte sur la formation, le champ des négociations, la prévention… Elle revendique aussi la création d’un observatoire de l’emploi spécifique.

Ponction de l’État de 174 millions d’euros   

Le gouvernement va prélever arbitrairement 29 millions d’euros en 2015, 2016 et 2017 sur les réserves de l’AGEFIPH et autant sur celles du FIPHFP, les deux fonds publics d’insertion professionnelle des handicapés dans le privé et le public. Ces 174 millions d’euros serviront à compenser la baisse de financement par l’État des emplois aidés. « Ce nouveau désengagement de l’État est inacceptable et incompréhensible, nous n’avons aucune garantie que ces sommes bénéficieront exclusivement aux handicapés », s’inquiète Anne Baltazar, secrétaire confédérale chargée du handicap.

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