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16 / 07 / 2014 | 43 vues
A Messaoud / Membre
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RIVP : des bureaux « sociaux » et des logements de luxe

Ian Brossat est adjoint au logement d'Anne Hidalgo depuis cent jours. Cent jours pendant lesquels les mots contre le mal-logement ont été forts : à écouter Ian Brossat, la Ville de Paris mène désormais une politique plus volontariste que jamais. L'une des mesures les plus mises en avant, c'est la transformation promise de bureaux en logements, que les élus ont illustrée en inaugurant en grande pompe UN immeuble du privé, où 17 logements sociaux ont remplacé des locaux d'entreprises.

Le symbole est joli mais il perd beaucoup de son sens lorsque l'on sait que le deuxième bailleur social de la Ville de Paris, la RIVP construit depuis des années des bureaux à loyer social pour les entreprises, alors que sa production de vrais logements sociaux est scandaleusement basse (voir le détail plus bas).

Les mal-logés se sont donc invités ce matin dans les locaux spacieux et flambants neufs de la pépinière innovation de la rue Lourmel (75015): 75 lots de 25 à 172 m2, des équipements dernier cri, une déco high-tech, le tout financé par la Ville et son bailleur et très franchement sous-occupé, de surcroît.

Attente jusqu'à quinze ans

En ce début d'été, la situation est plus que jamais tendue à Paris : les bailleurs sociaux sont dans l'incapacité de proposer des logements adaptés aux revenus des ouvriers, des employés, des retraités, des jeunes actifs ou des familles nombreuses. Résultat : les demandes de logement de plus de quinze ans deviennent monnaie courante, les marchands de sommeil proposent à prix d'or des caves ou des garages à des personnes à la gorge à cause d'une expulsion programmée.

Ian Brossat avait promis aux mal-logés en lutte un dialogue renouvelé et efficace, sans langue de bois. Mais les promesses n'engagent que ceux qui les croient et les mal-logés ont depuis longtemps pris l'habitude de voir les candidats généreux en promesses se transformer en élus pas avares d'expulsions policières.

Nous n'avons donc pas été étonnés outre mesure de la quinzaine de camions de gardes mobiles mobilisée pour évacuer soixante mal-logés venus simplement demander qu'un bailleur social municipal s'occupe d'abord des Parisiens mal-logés et pas seulement des entreprises.

Notre collectif lutte depuis dix ans, période pendant laquelle le prédécesseur d'Ian Brossat n'a eu de cesse de dépenser l'argent public pour envoyer les forces de l'ordre aux mal-logés qui osaient réclamer leurs droits.

Nous sommes toujours là :  tant qu'il y aura des mal-logés, il y aura des luttes de mal-logés. À Paris comme ailleurs.

Un logement pour tous, maintenant !

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Je trouve cela vraiment bien, compte tenu des évènements et du mal-logement en France (cf : http://www.liberation.fr/societe/2014/01/31/le-mal-logement-continue-de-s-aggraver-en-france_976802), que les bureaux inutilisés soient destinés à être des logements. Surtout que désormais avec la refonte de certaines réformes, par exemple la loi Duflot (cf : http://www.loi-duflot-toulouse.org/comprendre-loi-duflot/) les Français pourront se loger plus facilement ! De belles perspectives à mon goût !