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17 / 12 / 2012 | 32 vues
Franck Mikula / Membre
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L'emploi au cœur du second round de négociation pour le PNC à Air France

À l’instar des autres compagnies européennes, Air France navigue par gros temps. De nouveaux concurrents nombreux et à coûts sociaux inférieurs, marasme économique et dette abyssale sont les éléments qui caractérisent particulièrement les difficultés de notre entreprise.

C’est dans ce contexte, en préambule à la réouverture des négociations de Transform 2015 (donc de l’accord collectif PNC), que la direction a convié le 5 décembre les trois syndicats représentatifs du PNC (SNPNC, UNAC et UNSA) à une réunion d’information sur la nouvelle donne en matière de sureffectif et sur les moyens potentiels d’action sur ce dernier.

Le sureffectif envisagé pour les trois années à venir sera très supérieur à ce qui était envisagé au début de l’année 2012. Deux raisons principales à cette variation :

  • un fort abattement du programme,
  • une baisse significative des effectifs indisponibles.

En clair, près de 80 % de ce nouveau chiffre du sureffectif seraient liés à des ajustements de programme, le reste résidant entre autres dans le fait qu’il y a beaucoup moins de PNC en maternité, en congé sans solde de tout ordre…

  • En bref, contrairement à ce que nous espérions, les départs naturels ne suffiront pas à résorber ce sureffectif.

De fait, comme nous le craignions, l’emploi PNC se retrouvera au cœur de ce second round de négociation. Afin d’éviter des départs contraints (comprenez des licenciements secs), la direction a dressé la liste des solutions possibles pour éviter ou limiter le recours à de telles extrémités.

Dans un premier temps, la compagnie élargit les possibilités de prise de congé sans solde et ouvre la possibilité de postuler à du temps alterné au-delà des quotas pour une période déterminée.

Elle mettra ensuite sur la table des négociations l’éventail des mesures d’accompagnement envisageables et menace de ne permettre leur mise en œuvre qu’à la condition que nous trouvions un accord respectant le cahier des charges de Transform, soit 20 % d’économie.

Mais ne serait-ce pas nous faire payer deux fois ?

Pour l’UNAC, ces nouvelles mesures relevant de la maîtrise du sureffectif devront être chiffrées 
à leur juste valeur et, par conséquent, permettre d’alléger la charge des efforts de productivité attendus et leurs conséquences en matière de rémunération.

Les points que nous souhaitons préserver principalement sont ceux affectant le plus la pénibilité, tel le repos en escale par exemple.

Les pistes qui sont mises sur la table par la direction sont les suivantes

Nouveau temps mensuel réduit sous forme de congé sans solde fractionné

Il s’agirait d’un processus transitoire (pour une année) laissant le temps de construire un réel temps mensuel réduit correspondant au cadre légal et aux aspirations de toutes les parties concernées. Cette particularité d’un sans solde fractionné mérite un travail de fond visant à bien mesurer tous les effets (rémunération, nombre de jours réellement dégagés, cotisations et/ou validation CRPN...).

Effort général de rémunération par une baisse du salaire mensuel minimum garanti afin de garder tous le PNC «dans les murs»

Une telle solution aurait des conséquences sans doute insurmontables pour une grande partie du PNC devant faire face à des remboursements de crédit. Clairement l’UNAC est hostile à cette option.

Plan de départ volontaire dont les conditions et les mesures incitatives seraient à définir par accord

Gestion de la saisonnalité afin de lisser le sureffectif entre l’hiver et l’été

Cette demande de la compagnie pourrait prendre la forme de quelques jours de repos annualisés. C’est-à-dire que certains jours de repos seraient défalqués des périodes de forte activité, l’été, pour être reportés sur des périodes hivernales moins chargées. L'une des conséquences de ce principe serait que le nombre de départs potentiels serait augmenté. Selon le mode de départ (volontaire ou contraint) l'effet est sensiblement différent.

La direction n’a pas abordé certaines autres pistes que nous lui demanderons d’étudier afin de couvrir le champs des possibles pour préserver l’emploi PNC.

  • Détachement temporaire dans des compagnies filiales (Transavia) avec garantie de retour et maintien du niveau de rémunération, inspiré des solutions retenues par les PNT (non présenté par la direction).
  • Chômage partiel, où tous les membres du PNC pourraient être maintenus dans l’emploi avec une baisse uniforme du volume d’activité. Le salaire versé par Air France serait payé à due proportion et l’État complèterait la part manquante via une indemnité compensatrice. Cette solution est très compliquée à mettre en place dans le cas général, nécessitant des cadrages précis et un engagement de l’État. Dans le cas de l’activité PNC, cette solution éventuelle serait encore plus difficile à mettre en œuvre. Néanmoins, nous souhaitons qu’elle soit étudiée.

Confrontés à un tel panel de mesures, nous nous retrouvons clairement face à un plan de sauvegarde de l’emploi, un plan social. Le sujet est de première importance puisqu’il engage l’avenir des membres du PNC et de leurs familles.

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