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06 / 08 / 2012 | 1 vue
Patrice Clos / Abonné
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Inscrit(e) le 08 / 04 / 2012

Novatrans : échecs sur toute la ligne

L’échec industriel de la SNCF sur la capacité à développer le combiné rail/route vient en premier lieu de la politique qui a été menée pendant des années au sein du groupe SNCF.

Les contraintes ont été nombreuses :

  • d’abord politique car malgré le Grenelle de l’Environnement, les moyens n’ont pas été mis en place, pas plus que la volonté ;
  • l’économie, avec des dispositions imposées par l’autorité de la concurrence puis Bruxelles qui bloque toute possibilité de recapitalisation ;
  • côté industrie, tout a été fait à la SNCF pour favoriser le développement du transport de voyageurs au détriment du transport de marchandises, Réseau Ferré de France n étant pas en reste avec les problèmes de sillons ;
  • l'intérêt général et l’aspiration des citoyens français à avoir un développement durable n’a pas pesé lourd face à la politique du précédent gouvernement.

Pour celui qui est en place à ce jour, il est vrai qu’en trois mois, il est difficile d’inverser la tendance, mais à FO transports, nous pensons que tout n’a pas été fait pour inverser la casse de Novatrans par la découpe avec une reprise partielle par le groupe Charles André, ou par la liquidation amiable.

La part modale du combiné rail/route a été divisée par deux en dix ans, si bien qu’aujourd’hui elle ne représente plus que 4 % de l’ensemble des marchandises transportées.

Demain, Novatrans sera liquidé ; cela équivaudra à 500 camions par jour sur les routes. Les Français apprécieront et jugeront.

Échec aussi sur le plan social : malgré les promesses du Président de la République, celles du Ministre des Transports et du numéro 2 de la SNCF.

En effet, les mesures prises par la direction de Novatrans ne sont pas à la hauteur de l’espérance des salariés qui ne sont en rien responsables de cet échec industriel.

  • Sur les rémunérations, la direction demande aux salariés d’accepter une diminution de 15 % de leur salaire. Hors de question pour Force Ouvrière.
Sur les reclassements internes au groupe SNCF, seulement un seul poste offert au sein de l’EPIC. Inacceptable pour Force Ouvrière.

Si sur le plan industriel, le gouvernement actuel subit la politique qui a été menée pendant des années par le précédent, sur le plan social, c’est bien lui qui en est responsable, l’État étant actionnaire à 100 % de la SNCF.

La responsabilité de la politique sociale au sein des entreprises publiques lui incombe bien.

Que dire de l’annonce du président de la SNCF de proposer des postes au sein du groupe SNCF pour les salariés du groupe PSA touchés par la suppression de 8 000 emplois.

Quant à la SNCF, actionnaire à plus de 96 % de sa filiale, Novatrans n’arrive pas à reclasser 257 salariés. Les salariés de PSA peuvent dormir tranquille. Là aussi, les Français apprécieront...
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