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05 / 07 / 2012 | 42 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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La CFDT salue le départ de Christophe Girard et dresse un bilan accablant de la gestion de la culture à Paris

Pour le syndicat CFDT de la mairie de Paris, c’est maintenant « l’extension du domaine de la lutte pour la culture ».

Avec le départ de Christophe Girard, ex-adjoint au maire chargé de la culture, le syndicat se lâche et dénonce la multiplication des structures administratives à la Direction des affaires culturelles de la Ville de Paris.

« On attend dorénavant avec une inquiète impatience le prochain chapitre d'une restructuration de la DAC », lance le syndicat.

 

Leur liste de critiques sur la gestion des bibliothèques, musées et conservatoires est longue. Le syndicat cher à François Chérèque commence son réquisitoire par les bibliothèques municipales : problèmes informatiques (lire ici), règles budgétaires qui changent en cour d’année, énormes cafouillages pour les équipements en travaux, notamment celui de la bibliothèque de la Goutte d’Or (lire ici). La charge est lourde.


Mieux, selon la CFDT les préfigurations des futures médiathèques (Saint-Lazare ou Vaclav Havel) font l’objet d’une gestion des plus erratiques. « Bureaux, hangars loués et dont on découvre qu'ils ne pourront être occupés que durant 6 mois, pour ensuite faire déménager les collections déjà constituées, les postes de travail et les connexions internet, entraînant une lourde, très lourde logistique à remettre en place », appuient les syndicalistes. Mais faire et défaire, c’est toujours travailler, n’est-ce pas ?

Avec cette organisation digne du sapeur Camembert, on multiplie les comités Théodule avec dans le désordre : « mission territoire », « qualiparis », « charte d’accueil » « que l’on peaufine et fignole », précise la CFDT.



Il est vrai que le syndrome du Shadock est présent au plus haut niveau de l’Hôtel de Ville de Paris, avec la mise en place de la désormais célèbre « démarche valeur » (lire ici et ).

Bref, ces critiques rejoignent celles de la CGT des affaires culturelles qui avait, elle aussi, pointé l’inflation bureaucratique (ici), les pannes de chauffage ou du système informatique (lire là) dans les bibliothèques.

Pour la CFDT, « il existe d'autres domaines d’extension du domaine de la lutte pour la culture... » et d’embrayer sur la situation des conservatoires parisiens où « on invente des astuces pour cacher la réalité des queues d'inscriptions et cette année on découvre les vertus de l’inscription par téléphone... ». Ah, les vertus du téléphone ! La Mairie de Paris qui se veut « ville numérique » n’y avait pas pensé. Ce numérique justement, que la CFDT n’hésite pas à brocarder avec le bout de la souris, « on veut du jeune, du geek, le multimédia l'exige... », faisant probablement référence au futur projet de la bibliothèque de la Canopée, dont la CGT avait déjà dénoncé le ridicule (lire là).

Pour les musées parisiens, ce n’est guère mieux. Selon la CFDT, « avec leur futur transfert vers un  établissement public, on reste encore stupéfait de la déclinaison que ce projet a fini de faire du dialogue social à la Ville de Paris : une information sur la base d'un monologue de l’administration. Sans revenir, une fois de plus, sur les grandes questions qui restent en suspens pour l'avenir du personnel au sein de cette nouvelle structure ? »


Il est vrai que côté dialogue social, l’exemple vient d’en haut. On se souvient d’une réunion houleuse, où les syndicats avaient été unanimes pour dénoncer l’attitude parisienne (lire là). Le devenir des musées parisiens proposé par la municipalité y avait fait l’objet d’un rejet collectif des représentants du personnel.


La CFDT et d’autres décrivent une situation sans concession sur l’état de la culture municipale qui semble se résumer à quelques équipements de prestige fort coûteux (CentQuatre, Gaité Lyrique etc.).


La Mairie de Paris « laisse une sensation d'indicible chaos directionnel qui engendre désillusion et rancœur des professionnels de la culture parisienne : bibliothèques, conservatoires, musées... ». Ce qui va immanquablement entraîner, poursuit-elle, « doute et critique vis-à-vis des structures et des élus politiques dont ils pensaient que ces derniers leur offriraient un fonctionnement professionnel nettement moins lourd, voire plus rose... ».

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