Participatif
ACCÈS PUBLIC
20 / 03 / 2012 | 24 vues
Marie-Josée Defrance / Membre
Articles : 36
Inscrit(e) le 26 / 02 / 2008

Les enquêteurs de l'INSEE toujours sous menace de précarité aggravée

Depuis plusieurs semaines, les enquêteurs de l'INSEE (qui contribuent au calcul notamment de l'indice des prix ou du taux de chômage) sont en grève pour obtenir de meilleures rémunérations et un statut « clarifié ».

C’est une grève sans précédent qui affecte l’Institut national de la statistique et des études économiques. Depuis novembre, des enquêteurs se mobilisent pour défendre leurs droits face à la loi Sauvadet, adoptée le 1er mars 2012, qui vise à résorber la précarité dans la fonction publique.

Le texte de loi permet aux agents de la fonction publique en CDD d’accéder à un CDI après six ans de contrat effectués dans les huit dernières années. Mais ce qui est apparu a priori comme une avancée est en réalité perçu par les enquêteurs de l’INSEE comme une aggravation de leur situation déjà précaire.

En effet, ceux-ci sont employés comme « pigistes », c’est-à-dire qu’ils sont payés au formulaire d’enquête, et non comme salariés par l’Institut.

Si la loi Sauvadet était appliquée à la lettre, le contrat actuel de ces quelque 1 000 « pigistes » serait transformé en « CDI pigiste ».

  • Or, ce statut ne leur permet pas de bénéficier d’un droit au chômage versé par une caisse propre à l’INSEE, ni de congés payés, et ne leur offre qu’une protection sociale et une retraite très faibles.


Dans ce contexte, les grévistes ont remporté une première victoire en début de semaine dernière, en obtenant de Bercy que leur spécificité serait intégrée et l’engagement que la loi Sauvadet serait appliquée de façon particulière pour cette catégorie de personnel.

Sans plus de précisions pour le moment, notamment quant aux conséquences concrètes en terme de salaires. Il faut rappeler que le salaire brut médian en 2009 pour ces membres du personnel était de 850 euros mensuels et que près de 10 % d'entre eux touchent moins de 420 euros !

Au cours d'une conférence de presse organisée lundi dernier, l'intersyndicale CGT, CFDT, FO et SUD a réaffirmé que les trois quarts des enquêteurs, qui sont environ un millier et en grande majorité des femmes, étaient mobilisés et n'effectuaient donc pas la totalité des enquêtes demandées.

  • En l'état, le mouvement perturbe fortement l'indice des prix et risque également d'affecter les chiffres du chômage de juin, car « les enquêtes non collectées actuellement pour fait de grève auraient dû servir à faire les calculs ».

La direction de l'INSEE a fait savoir de son côté que le directeur général avait souligné que « les négociations se poursuivaient à un rythme accéléré ».

Une prochaine réunion entre la direction et les organisations syndicales est organisée le 22 mars. Elle sera d'importance !

Pas encore de commentaires