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27 / 01 / 2012 | 2 vues
Marie-Josée Defrance / Membre
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Les enquêteurs de l’INSEE en exigence d'une véritable reconnaissance

Depuis deux mois, les enquêteurs de l’INSEE, ces salariés précaires revendiquent de meilleurs salaires attachés à leur prochain statut de contractuels de l’État.

Ils sont chargés d’effectuer des relevés chiffrés servant aux travaux de statistiques sur les prix ou encore de réaliser les questionnaires relatifs à la vie des ménages...

Si les enquêteurs de l’INSEE (un millier de personnes, dont 83 % de femme) sont au coeur de l’activité de l’Institut national de la statistique et des études économiques, ils subissent toutefois une situation de grande précarité en étant payés à la vacation.

De fait, seuls 10 % de ces vacataires perçoivent un salaire brut supérieur à 1 441 euros par mois.

  • La moitié de l’effectif des enquêteurs reçoit plutôt un salaire inférieur à 850 euros et souffre d’une protection sociale d’un niveau rudimentaire. Las de cette condition et tandis qu’une négociation portant sur l’amélioration de leur statut n’a toujours pas abouti après deux ans, les enquêteurs ont entamé un mouvement de grève depuis le 7 novembre.


Soutenus par quatre syndicats (dont FO), ceux chargés des enquêtes sur les prix ont ainsi démarré le mouvement, suivis depuis le 5 janvier par les vacataires affectés aux enquêtes sur les ménages. Depuis deux mois, les enquêteurs boycottent ainsi certains relevés de prix (produits frais, carburants...) ou encore bloquent des transmissions de données concernant les enquêtes ménages.

À travers ces actions, ils montrent ainsi leur opposition au projet de la direction, qui tente de conditionner la création d’un prochain statut de contractuel sous CDI (contrat à durée indéterminée), d’ici 2013, à une grille de salaires particulièrement basse. Alors que le Ministère de la Fonction publique et celui des Finances (tutelle de l’INSEE) affichent officiellement la volonté de l’État de résorber la précarité dans la sphère publique, la création d’un cadre d’emploi pour les enquêteurs s’avère toutefois ardue. « Le problème du salaire et de la progression dans la carrière est conflictuel depuis le début », constatent ainsi les syndicats, rappelant que le métier d’enquêteur « demande disponibilités et horaires de travail tard le soir et le samedi ».
La direction propose toutefois 1 120 euros nets pour un enquêteur débutant à temps plein. Comme plus des trois quarts des enquêteurs ont moins de quinze ans d’ancienneté, le revenu net de ces salariés varierait donc de 1 120 euros à 1 264 euros pour un emploi à temps plein.

Or, parmi cet effectif, les trois quarts des enquêteurs travaillent « à moins d’un mi-temps ». La grille proposée « ne permettrait donc pas de vivre décemment ». Certains enquêteurs affectés aux prix ont même déjà calculé que cette grille induirait une perte de salaire de 20 % à 40 %. « Il faut donc que la direction améliore ses propositions », même si quelques avancées sont à noter dans les négociations.

Le 17 janvier, la direction a ainsi accepté de mensualiser rapidement les  enquêteurs prix. Les syndicats ont  aussi obtenu la tenue de deux nouvelles  séances de négociations, le 27 janvier et le 3 février...

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