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28 / 09 / 2011 | 5 vues
Michel Augras / Membre
Articles : 17
Inscrit(e) le 29 / 01 / 2011

Un syndicat pour les médiateurs professionnels

Dans sa résolution du 13 septembre 2011 sur la mise en œuvre de la directive relative à la médiation dans les États membres, le Parlement européen « reconnaît l’importance d’établir des normes communes pour l’accès à la profession de médiateur en vue de promouvoir une médiation de meilleure qualité et de garantir des normes élevées en matière de formation professionnelle et d’accréditation dans l’Union européenne ».

Désormais, la reconnaissance de la profession vaut également pour la France. Elle doit ce faisant en avoir une traduction effective auprès des pouvoirs publics, des tribunaux, mais également à l’égard des ordres et des organisations professionnelles.

La Chambre Professionnelle de la Médiation et de la Négociation (CPMN) existe depuis plus de dix ans. Érigée en syndicat professionnel, elle a notamment pour objet l’étude et la défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu’individuels, des personnes mentionnées dans ses statuts.

  • En s’ouvrant au syndicalisme, la CPMN s’est résolument positionnée sur le terrain de la défense des intérêts professionnels de ses membres qu’ils soient salariés ou libéraux. La reconnaissance de la profession de médiateur demeure pour elle un préalable  pour continuer à développer ses relations avec les pouvoirs publics et les autres organisations syndicales de salariés et de professions libérales permettant de donner une traduction effective aux attentes voir aux revendications de ses adhérents par le dialogue.

La directive européenne du 21 mai 2008 relative à la médiation civile et commerciale ouvre culturellement pour la France une ère nouvelle fondée sur le concept de résolution alternative des conflits avec l’aide d’une tierce personne par la mise en œuvre d’un processus permettant aux parties de trouver elles-mêmes un accord en toute indépendance et confidentialité. Sans que soit remise en cause la conciliation usuellement pratiquée dans notre pays depuis le XIXème siècle, suite à l’adoption de la loi du 25 mai 1964 abolissant le délit de coalition, la médiation définie et mise en œuvre par l’Union européenne constitue une alternative réaliste à l’approche contradictoire traditionnelle prévalant pour tout règlement de conflits. Cette ouverture conforte les positions scientifiques développées par la CPMN, laquelle présente dorénavant tous les pré-requis pour être accréditée au niveau européen.

La reconnaissance européenne de la médiation et du médiateur professionnel doit également se traduire opérationnellement en droit interne, tant à l’égard des particuliers que des entreprises, ce que la France aurait dû faire avant le 21 mai 2011. Un long chemin reste donc à parcourir. Pour sa part, la CPMN s’associera aux initiatives de promotion de la médiation conduites à la demande de l’Union européenne, tout en se montrant déterminée à défendre les intérêts collectifs de la profession de médiateur.

La réflexion sur le syndicalisme des médiateurs est largement engagée. Elle est plus que jamais d’actualité ; tout comme l’a été en son temps celle conduite par d’autres professions à l’instar de celles des experts comptables et des avocats. Un élément fondamental doit cependant être pris en considération : le métier de médiateur est un métier nouveau. Son exercice doit répondre à des normes et des règles déontologiques et se développer dans un environnement présentant toutes les garanties nécessaires à ses praticiens.

La tenue de son assemblée générale les 14 et 15 octobre 2011 lors de ses « rencontres annuelles » constitue pour la CPMN une opportunité de se mettre en ordre de marche et de se donner les moyens de servir la cause des médiateurs professionnels qu’elle représente. Une étape stratégique !
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