Ouverture de la négociation salariale Groupama 2011 ou l’ouverture d’une guerre de la communication. À Groupama, la négociation salariale se déroule en deux temps :

• une négociation nationale inter-entreprise ;
• une négociation dans chaque entreprise ensuite.

Cette NAO (négociation annuelle obligatoire) suit toujours le même rituel.

• Le groupe a une (trop ?) forte exposition en IARD.
• Les résultats en auto se sont dégradés.
• Les taxes auxquelles sont soumis les assureurs vont augmenter.
• Les normes Solvency II vont contraindre le groupe à serrer les vis.
• L’assurance Cat Nat va être réformée, ce qui va nous affecter.

D’où nécessité de maîtriser les risques et les coûts.

Bref, rien de nouveau. Tous les ans, nous avons droit aux mêmes plaintes et déchirements du cœur de nos financiers.

La délégation employeur demande aux uns et aux autres de s’exprimer, de présenter ses revendications.

La délégation employeur nous présente sa proposition 1.    

Pour mémoire, au niveau national, on définit d’une part un salaire minimal de fonction (SMF) sur 3 ans, ainsi qu’une garantie d’augmentation collective nationale sans préjudice de ce qui pourrait être obtenu au niveau entreprise (rappel de l’attachement « apparent » de la délégation employeur à la complémentarité des 2 niveaux de négociation).

L’UDSG (unité de dialogue social Groupama) retient une inflation annuelle d’environ 1,6 % comme base à ses réflexions.

L’UDSG propose d’augmenter les SMF de 1,6 % pour 2011, de 1 % pour 2012 et idem pour 2013.

Cette augmentation va avoir un impact sur l’ensemble des primes assises sur le SMF de la classe 3. Primes qui vont se trouver elles aussi mécaniquement augmentées. De même que la prime d’expérience pour les salariés de classes 1 à 5 (1 % du SMF de la classe du salarié).

 Primes à caractère exceptionnel…

Primes récurrentes…

Cela ne signifie pas que tous les salaires vont augmenter de 1,6 %. Ce serait trop beau !

• Seuls 1 758 salariés sur 18 001 bénéficieront de cette augmentation. Normal, ce sont les plus bas salaires.

En classe 1, cela va toucher 5 personnes sur 121.
En classe 2, cela va toucher 119 personnes sur 1 511.
En classe 3, cela va toucher 1 085 personnes sur 7 925.
En classe 4, cela va toucher 226 personnes sur 2 254.
En classe 5, cela va toucher 269 personnes sur 4 352.
En classe 6, cela va toucher 36 personnes sur 1 212.
En classe 7, cela va toucher 18 personnes sur 626.

Et les autres, alors, nous direz-vous...

Et bien, ils peuvent prétendre à la garantie collective d’augmentation.

Dans leur grande générosité, nos patrons ont proposé, avant une suspension de séance à leur demande, 1 % du salaire de fonction avec un plafond de 200 € pour les salariés des classes 1 à 5.

Après la suspension de séance, ils n’ont pas revu leur proposition malgré les réactions de tous les syndicats, ils ont juste apporté des chiffres complémentaires…

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

D’une part, les salariés des classes 6 et 7 (1 838 personnes en 2010) doivent se débrouiller seuls pour leurs augmentations salariales. C’est de l’individualisation des rémunérations, poussée à son extrême. Demain, idem pour les classes 5 ?

D’autre part, compte tenu des salaires moyens par classe, c’est une jolie augmentation collective de 200 € maximum pour les 14 405 autres salariés des entreprises Groupama. Cela devrait vous permettre de régler une partie de l’augmentation tarifaire de vos contrats souscrits auprès de Groupama. Pour le reste, il faudra travailler plus pour ne rien gagner de plus…


Bon, il ne faut pas être pessimiste. La négociation salariale ne fait que commencer. Prochain round le 27 octobre prochain.

• On devrait peut-être nous faire part d’un grand geste en faveur de votre pouvoir d’achat : une augmentation de l’abondement PERCO-I. Oui, ils ont osé nous parler des retraites que le gouvernement est en train de tuer.

Politique sociale et salariale qui recueillent les faveurs des salariés de Groupama qui se sont exprimés dans le baromètre du groupe Groupama 2010, selon les informations communiquées par nos directions.

Nous avons omis de signaler que le 1 % proposé cette année était déjà acquis l’an passé dans le cadre de la précédente mesure salariale. Ce 1 % a été provisionné l’an passé, donc le coût est nul pour les comptes sociaux (tout comme la propsition). Seul le 0,6 % de l’augmentation des SMF des plus bas salaires n’a pas été provisionné.

Comme précisé au début de ce document, Groupama maîtrise les coûts, quitte à tout casser…

Nos directeurs généraux de caisses régionales qui décident au national feront pareil chez eux en fonction de l’état de santé de leurs comptes et de leurs envies…