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06 / 07 / 2009 | 146 vues
Vincent Prudor / Membre
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Les ex du GPA répondent au DRH de Generali

Revenons sur les termes de ce conflit :
  • En juillet 2006, la direction de GPA, le réseau salarié généraliste du groupe Generali, veut aboutir à la conclusion de l’accord régissant les nouvelles règles de rémunération du réseau commercial alors même que de nombreux désaccords persistaient. Elle parvint à ses fins puisque 4 organisations syndicales signaient cet accord (CFDT, CGT, CFTC et CFE-CGC) alors que l’UNSA et FO refusaient de le signer.
  • A l’automne 2006, l’avenant au contrat de travail est soumis à l’approbation des Conseillers Commerciaux. 220 d’entre soit près de 20 % de l’effectif refusent de signer considérant que cette nouvelle rémunération remettait en cause la pratique de leur métier et allait à court terme entrainer une diminution importante de leur salaire. Notons toutefois qu'un grand nombre de salariés , s'il n'exprimèrent pas leur refus , ne signèrent pas cet avenant laissant les règles du Code du Travail s'appliquer, car dans un tel cas, ne pas exprimer son opposition vaut accord. Cela démontre la grande popularité de cette nouvelle rémunération.
  • La direction ayant décidé que le refus de signature valait rupture du contrat de travail, elle mit en œuvre un plan social dont le moins que l’on puisse dire est qu’il fut conçu « à minima » et nous licencia le 5 janvier 2007 au titre d’un licenciement économique.
  • L’essentiel des 220 licenciés décida alors de porter cette affaire en justice, certains individuellement, d’autres par petits groupes, enfin certains décidèrent de se regrouper pour mutualiser leurs moyens et compétences pour faire valoir leurs droits. Ainsi, nous sommes 88 salariés regroupés autour de notre avocat, Maître Denis Delcourt-Poudenx.
  • Notre demande auprès du tribunal des Prud’hommes est très simple : que notre licenciement soit reconnu sans causes réelles ni sérieuses de même que les préjudices que nous avons subi et que nous subissons du fait de ce licenciement.


« Fin 2005, GPA perdait 15 000 clients par an » - Michel Estimbre, DRH de Generali.
Si la moyenne était de 17 528 clients perdus entre 1993 et 2002 (conséquence entre autre d’un « nettoyage » de portefeuille organisé à l’époque par la direction), elle n’était plus que 8679 entre 2003 et 2005 et, faute de communication à ce sujet, il nous est impossible de déterminer quel fut le résultat 2006, mais j’ai le souvenir que notre direction tablait sur un équilibre en fin d’année soit avant la mise en place de la nouvelle rémunération. Nous sommes donc loin des 15 000 clients perdus à fin 2005. D’autant que la politique managériale n’a fait que contribuer à cette désaffection de la clientèle. En effet, si les secteurs pourvus d’un conseiller voyaient croitre leur clientèle, il en était tout autrement des secteurs non pourvus, les clients résiliant leurs contrats faute de suivi et j’ai le souvenir de secteurs abandonnés depuis plus de 10 ans. Il est alors paradoxal de constater que notre licenciement eut comme effet d’augmenter le nombre de clients ne bénéficiant plus d’interlocuteur au sein de la compagnie.

« Fin 2005, GPA perdait 55 millions d’euros. Même le cabinet d’expertise mandaté par le CE affirmait que la situation n’était pas durable » - Michel Estimbre, DRH de Generali.

Je vais laisser la parole à M. Papeix, expert-comptable, qui présente ainsi  les comptes 2005 de GPA lors d’une réunion du Comité d’ Etablissement le 7 juin 2006 : « Résultat 2005 : GPA Vie (page 4) : - Un bénéfice net après impôt de 51,911 M€ contre 28,814 M€ l'année dernière, soit une progression du simple au double pratiquement, »

Les voici donc, ces 55 M€, ce ne sont pas des pertes mais des dividendes, nuance ! Comment l’entreprise GPA dont l’essentiel de l’activité se trouve dans sa partie vie pouvait perdre 55 M€ alors que nous venons de constater que le bénéfice de cette branche vie se situait à près de 52 M€ ?

Nous découvrons dans le même document que : « les 55 millions de dividendes distribués à l’actionnaire Generali sont la contribution normale de GPA au Groupe ». Les voici donc, ces 55 M€, ce ne sont pas des pertes mais des dividendes, nuance !

GPA verse donc les dividendes attendus par les actionnaires, elle n’est donc pas victime de difficultés financières, mais ce n’est pas suffisant, et là, M. Estimbre, ce sont vos propres paroles que je cite : « Generali Trieste ayant pris l’engagement auprès de ses actionnaires de doubler les dividendes, » et c’est donc bien à ce niveau que doit se situer le débat.  Et c’est donc avec ces arguments que la direction de Generali avance le prétexte économique alors qu’il ne s’agit que d’une recherche du doublement des dividendes distribués. Si vous voulez tuer votre chien, dites qu’il a la rage !



« Aujourd’hui, Generali Proximité recrute, les salaires ont progressé en moyenne de 10 % et le réseau ne perd plus de clients » - Michel Estimbre, DRH de Generali.


La situation du réseau salarié de Generali serait devenue idyllique depuis cette fameuse modification du contrat de travail. Chiche, mais prouvez-le, car tous les échos que nous avons du réseau sont en complète contradiction avec vos propos : vous recrutez, certes, mais pour mieux perdre vos salariés et le turn over ne fait qu’augmenter, vos salariés sont si biens dans leur entreprise que structurellement, 10 à 12 % d’entre eux sont en arrêt de travail, les salaires ont peut-être progressé mais qu’en est-il si nous ôtons les mesures transitoires (jusqu’à fin 2009) et les accords individuels d’avances sur commissions , qu’en est-il donc de la réalité des rémunérations si nous leur ôtons les artifices n’offrant aucunes garanties de pérennité.


« Avant la mise en place du fixe garanti à 1 500 euros, il y avait un système d’avance. Le solde de certains était négatif. Cela a été une grande avancée » - Philippe Forestier, délégué syndical central CFDT, signataire de l'accord.


Réunion des délégués du personnel du 24 novembre 2008 : 671 conseillers commerciaux bénéficient d’une RMM c'est-à-dire d’une avance sur commissions, 291 d’entre eux sont déficitaires au 31/10/2008 soit à un mois du terme de l’exercice. C’est encore plus parlant si nous nous penchons sur le cas des inspecteurs principaux : 127 déficitaires pour 133 bénéficiaires d’une RMM. Au 28 février 2009, soit seulement trois mois après le début de l’exercice, 28 salariés connaissent des déficits supérieurs à 5 000 € dont 15 supérieurs à 10 000 €. Il s’agit bel et bien d’une rémunération révolving !

 

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