Participatif
ACCÈS PUBLIC
22 / 06 / 2009 | 18 vues
Elsa Fayner / Membre
Articles : 40
Inscrit(e) le 22 / 09 / 2008

“J’ai reçu des propositions pour du téléphone rose, ou pour diriger un camp de naturistes”

Je travaillais pour une compagnie aérienne, secteur économie et statistiques, et j’ai été poussée à la retraite à 55 ans.   

Je touche une retraite à taux plein, mais je ne gagne plus ce que gagnais. C’est difficile de se dire que, jusqu’à 90 ans, il va falloir dépenser deux fois moins et courir après les sous… J’avais besoin d’un complément de revenu, et surtout de rester dans le circuit, d’être active.

    J’ai donc cherché vrai travail, dans lequel m’investir, me faire plaisir, utiliser mes compétences pour aider les gens. Enseigner l’informatique, faire un travail de bureau depuis chez moi, faire de l’assistance administrative pour les particuliers… J’ai passé cinq cents annonces, dans la presse gratuite et sur internet. J’ai reçu une dizaine de réponses. Toutes pour du téléphone rose, depuis mon domicile. Ah, non, j’ai également reçu une proposition pour diriger un camp de naturistes. C’était très bien payé, nourri, logé, mais j’avoue que je n’avais pas la vocation.

    Bref, on ne m’a jamais rien proposé dans ces domaines-là. Il aurait fallu que je me lance en indépendante, mais pour faire sa pub et recruter des clients, il faut avoir des économies.

Des compétences, oui, mais gratuites


    Pour les infirmières, les maçons, ou les directeurs de compagnies pétrolières, il doit y avoir des propositions, même après 60 ans, mais pour des compétences comme les miennes… rien. Les employeurs ne veulent pas de nous. Pourtant, nous constituons une main d’œuvre qualifiée, à moindre coût, qui voudrait elle aussi pouvoir travailler plus pour gagner plus.
    D’ailleurs, mon fils, qui a monté son entreprise, me demande de gérer sa compta. Ses amis viennent sans arrêt me consulter pour des conseils, pour m’occuper de leurs papiers, de leurs assurances, de leurs placements. Mais, quand il s’agit de nous payer, personne ne reconnaît plus nos compétences.
   

Trouver le produit miracle

     En attendant, j’achète sur les brocantes, et je revends sur les sites d’enchères en ligne. Je profite d’un aller-retour gratuit pour me rendre la semaine prochaine à Taïwan. C’est le supermarché du monde, je veux aller voir de plus près, aller faire un tour dans al région… Ca va peut-être me donner des idées pour monter mon activité. J’aimerais monter un site internet pour distribuer un produit. J’ai été au Salon du e-commerce, et c’est facile de monter un site de ce type. Je cherche juste quel produit vendre… Dès que j’ai trouvé, je m’inscris au registre du commerce.

(1) Le prénom a été modifié, à la demande de l’intéressée.

Pas encore de commentaires