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18 / 06 / 2009 | 1 vue
Elsa Fayner / Membre
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Inscrit(e) le 22 / 09 / 2008

“Je dois être à la hauteur du logo de la société, un raton laveur”

Pendant des années, j’ai travaillé en intérim, ou comme saisonnière. Je me suis retrouvée au chômage, puis au RMI. En 2007, j’ai répondu à une petite annonce dans la presse, pour suivre une formation en alternance pour un CAP maintenance-hygiène des locaux. J’ai été retenue.

L’entreprise de nettoyage industriel dans laquelle j’ai effectué mon stage m’a ensuite proposé un contrat. En juin 2008, j’ai signé un CIRMA (contrat d’insertion-revenu minimum d’activité). Le Contrat unique d’insertion, qui peut accompagner le rSa, remplace ce contrat maintenant.
   

100 euros par mois, et une prime


    Je suis embauchée jusqu’à fin 2008 et je fais tout pour rester, décrocher un CDI. Je montre ma motivation, ma mobilité dans le département, ma disponibilité. Car on intervient à la demande du client, au jour le jour, pour laver des bacs de récupération d’huile au Karcher, récurer le matériel industriel, nettoyer des parkings au souffleur, etc. On ne sait jamais à l’avance, il faut toujours être disponible pour partir au pied levé. C’est un bouffe-santé, je n’ai plus de vie, et mes amis s’en plaignent, mais je n’ai pas envie de retourner au chômage, c’est un cercle vicieux. Après, on n’a plus la motivation de se lever le matin, de faire du porte à porte pour trouver un travail…
   
Et puis, financièrement, le rSa m’a aidée : au début, je touchais un peu plus de 100 euros par mois, aujourd’hui je touche 84 euros. J’ai d’abord remboursé des dettes, et maintenant j’économise, pour acheter une voiture. C’est mon instrument de travail. Et puis j’ai une prime de 300 euros pour ma tenue et mes fournitures.
   

Donner une bonne image de l’entreprise


    L’accompagnement, quant à lui, me permet de me booster. Quand je vois ma conseillère, je dois remplir un questionnaire, pour savoir comment je travaille : si je porte bien mes chaussures de sécurité, si je connais bien les règles d’hygiène, si je m’entends bien avec les clients, si je suis discrète sur le lieu de travail, etc. Parce que je dois représenter l’entreprise. Je porte son logo -un raton laveur- partout sur mes vêtements, et je dois être à la hauteur de ce raton laveur, donner une bonne image de lui. Je fais tout pour que ça se passe bien, je souris, je suis aimable. Je demande toujours au client s’il est satisfait, s’il désire que la société intervienne pour d’autres travaux chez lui. Mais, là, je vais trop loin. C’est ma conseillère qui me l’a dit.
   

« Mon défaut, c’est de parler trop fort »


    Parce qu’elle se renseigne également auprès de mon employeur. Elle lui demande si je suis ponctuelle, comment je travaille, si je me comporte correctement. Puis elle m’explique les points sur lesquels j’ai progressé, et ceux sur lesquels je dois m’améliorer. Donc, mon gros défaut, c’est d’être tellement motivée que je prends trop d’initiatives, je propose aux clients d’autres interventions, or ce n’est pas à moi de le faire.   

J’ai un autre défaut aussi : je parle trop fort sur mon lieu de travail. Ou, parfois, je panique, quand je vois tout ce qu’il y a à nettoyer chez un client. Ca donne une mauvaise image de l’entreprise. Et ma conseillère m’a donné des conseils pour ne pas paniquer. Maintenant, je ne le fais plus, j’ai compris.

(1) Le prénom a été modifié, à la demande de l’intéressée.


 

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