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26 / 05 / 2009 | 580 vues
Franck Mikula / Membre
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Air France : indemnités de fin de carrière, une direction schizophrène !

Les indemnités de fin de carrière sont définies dans la Convention d’entreprise PNC, chapître 7 pages 37 à 43 et dans l’Accord transitoire du 29 décembre 2008 (ce protocole est en téléchargement sur notre site : www.unac.asso.fr).

En cas de rupture du contrat de travail à partir de 55 ans (lorsqu’un PNC demande a être reclassé au sol et qu’aucun reclassement ne lui est proposé ou que le PNC refuse le reclassement proposé), l’indemnité versée est de :
  • 1 mois de salaire par année d’ancienneté plafonné à 12 mois ;
  • et 4/27e de mois de salaire par année d’ancienneté.
  • Aujourd’hui, rien n’est prévu pour un départ à 56 ans et au-delà puisque jusqu’à maintenant aucun PNC n’était concerné.

Néanmoins, sans amélioration de l’actuel dispositif, l’indemnité générale versée pour les départs à la retraite continuerait d’être versée, cette indemnité est de 4/27e de mois de salaire de référence par année d’ancienneté.

Il faut observer que pour certaines durées de carrière très élevées, l’indemnité prévue au Code de l’aviation civile  pourrait être supérieure à celle prévue par AF, dans ce cas c’est la plus favorable pour le salarié qui devrait s’appliquer.

L'environnement social a beaucoup changé


La négociation d'un avenant modificatif à la convention d'entreprise PNC devrait nous permettre de remettre à plat l’ensemble du dispositif. En effet, autour de nous l’environnement social à beaucoup changé depuis quelques années :

  • les conditions d’attribution de l’allocation chômage se sont considérablement durcies;
  • les dispenses de recherche d’emplois à partir de 57 ans et demi sont repoussées;
  • la durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein dans le régime général (retraite de la sécurité sociale) a été augmentée et va continuer d’augmenter dans l’avenir;
  • et surtout, Air France a voté une réforme de la CRPN (Caisse de Retraite du Personnel Navigant) qui, même si elle n’a pas encore été promulguée par le Gouvernement, augmente progressivement le nombre d’annuités nécessaires pour pouvoir bénéficier d’une pension de retraite complémentaire CRPN. Les coefficients de minoration pour durée de carrière insuffisante ont été par la même occasion considérablement augmentés, ce qui va se révéler très pénalisant pour ceux qui n’auront pas 30 annuités.

  • Ces évolutions défavorables vont faire que certains PNC seront sans doute obligés de prolonger leur activité PNC au-delà de 55 ans. 

Nous considérons qu’il serait très injuste de punir ces malheureux collègues qui, parce qu’ils ont commencé leur carrière PNC après 25 ans ou parce qu’ils ont eu des ruptures dans leur carrière (congé parental total, congé sans solde, etc.) ou bien simplement parce qu’ils ont à leur charge des enfants jeunes, verraient leur prime de départ supprimée !

Ce que nous voulons


La schizophrénie des employeurs en général et du nôtre en particulier n’est plus à démontrer lorsque l’on parle de durée de carrière, de formation visant au maintien des salariés dans l’emploi et de durée de carrière nécessaire pour l’équilibre des régimes de retraite.

  • N’ayant pas la possibilité d’obliger les PNC à partir, la direction voudrait « punir » les PNC de plus de 55 ans en ne leur donnant pas de prime de départ.

Certains membres de la direction seraient même prêts à donner un peu plus d’argent à 55 ans !  En refusant d’attribuer une prime de départ après 55 ans, la direction cherche sans doute au passage à faire des économies sur le dos de notre collectivité. En effet, avec son projet, elle économiserait toutes les primes de départ des PNC continuant leur activité après 55 ans. C’est donc une économie par rapport à la situation d’aujourd’hui puisque jusqu’à présent tous les PNC perçoivent une indemnité de départ en quittant la Compagnie.

Mais il y a un «double effet kisscool», normal pour un schizophrène direz-vous ! Certains membres de la direction seraient même prêts à donner un peu plus d’argent à 55 ans ! Évidemment, c’est une partie de l’argent qu’ils ne donneraient pas à ceux qui continueraient. De cette façon, la direction ferait là aussi des économies. Ces dernières seraient faites sur le dos de ceux qui n’ont pas d’autre choix que de continuer à travailler pour atteindre les critères d’ancienneté que ces mêmes employeurs ont mis en place pour la retraite. Une façon de se donner une bonne conscience à peu de frais.

 
La générosité feinte, ponctionnée sur le dos des plus faibles n’est pas le credo de l’UNAC ! En revanche, habiller Pierre avec les vêtements pris à Paul est une tentation à laquelle la Compagnie a bien du mal à résister.

  • Nous revendiquons que le dispositif d’indemnité fin de carrière des PNC permette de verser une prime de départ identique à celle d’aujourd’hui aux PNC partant à 56 ou 57 ans, et nous proposons que cette indemnité soit diminuée d’un tiers chaque année suivante (8 mois à 58 ans et 4 mois à 59 ans).


 
Il serait temps que la Direction réfléchisse à long terme en matière de gestion des carrières PNC et qu’elle cesse de faire de la gestion du personnel à la petite semaine !

Trop souvent les syndicats sont accusés de ne voir que le court terme (élections obligent). Sur ce dossier que la direction nous montre l’exemple !

 

 

 

 

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