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22 / 03 / 2009 | 42 vues
Rémi Aufrere-Privel / Membre
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Statistiques ethniques et discrimination: une mauvaise réponse pour un problême bien réel ...l'injustice sociale!

« Le sentiment d’appartenance à une communauté » serait la base de travail qui pourrait permettre la mise en place d'instruments précisant l'ethnie des personnes interrogées selon Yazid SABEG, "commissaire à la diversité et à l’égalité des chances".

Ceci dans le but de "mesurer la diversité en France"...

Ce serait donc par le "sentiment d'appartenance ethnique" qui renverait de facto à une communauté particulière qu'on effectuerait cette mesure.

Il s'agit là de la plus mauvaise réponse qui soit pour répondre à un vrai problême: celui de la discrimination sociale!

Etablir des statistiques ethniques mêmes "soft" car constituées par des réponses volontaires ne faisant pas appel directement à la couleur de peau serait un vrai coup de hache dans les principes républicains français.

Car tout au long de l'histoire de France, depuis la 1ere République (et toutes celles qui ont suivies), le principe énoncé par Léon GAMBETTA "reconnaitre des citoyens égaux en droits et en devoirs" a été un des éléments fondateurs de la République.

La République française a bien sûr connue des vicissitudes telles le Statut des juifs et les collèges électoraux séparés des départements algériens, sans omettre le droit de vote des femmes accordé seulement en 1946. Je n'idéalise pas le mythe républicain mais il est essentiel.

Reconnaissons que le chemin commencé par les écrits du Siècle des Lumières et la révolution de 1789 est constant : l'égalité entre tous et une seule communauté, celle de la Nation.

La paranthèse de la Dictature de Pétain (1940-1944) est une empreinte noire dans  ce trajet qui porte en lui l'émancipation de l'individu.

La réaffirmation de ce principe doit-t-il pour autant nous attirer l'invective "d'hypocrite" en opposition aux "réalistes" et autres "modernes"?

Dans la vie courante, il y a des actes discriminatoires opérés à l'encontre des salariés et des demandeurs d'emploi de couleurs de peau "minoritaire".

Mais cette discrimination existe aussi pour les travailleurs handicapés, pour les personnes homosexuelles voire certains syndicalistes. Il existe même des discriminations liées à l'adresse domiciliaire (banlieusards de nos grandes métropoles) voire pour celles et ceux qui sont usagers d'une ligne RER bien connue sur la région sud de Paris (RER D)!

Des réponses existent et doivent être maintenant rendues obligatoires telles que le CV anonyme et la lutte contre l'existence de fichiers secrets par des sociétés.

Pour réaffirmer l'égalité entre tous et se baser sur les compétences (et elles seules), le gouvernement et/ou la représentation nationale doivent proposer des sanctions pénales plus dures qu'actuellement et des formations RH adaptées à ces sujets. Les accords de promotion de la "diversité" et de lutte contre les discriminations dans les entreprises doivent bien sûr être encouragés et leur suivi être réellement assuré par le patronat et les syndicats.

Mais finalement, la plus grande injustice c'est qu'un fils d'ouvrier (de n'importe quelle couleur de peau, de n'importe quelles conditions ou préférences sexuelles, philosophiques, religieuses ou politiques) à toujours dix fois plus de chances de demeurer ouvrier comme ses parents.

C'est la question de la mobilité sociale et donc celle de l'injustice sociale qui doit être posée.

Quand à celle des "statistiques ethniques", elle nous rapprochera des sociétés anglo-saxonnes qui demeurent en toute clarté et en parfaite hypocrisie les plus communautaristes et les plus injustes qui soient.

Ce n'est certainement pas le chemin que doit prendre la France pour lutter contre les discriminations dans le monde du travail.

 

Rémi AUFRERE

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