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13 / 03 / 2009 | 1 vue
Rémi Aufrere-Privel / Membre
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Un rappel des raisons du conflit de Paris Saint Lazare en janvier dernier

Dès le 14 décembre 2008, les agents de conduite, mais aussi des agents sédentaires travaillant dans les postes d’aiguillage (un peu plus tard), de la région de Paris Saint Lazare étaient en grève pour obtenir une amélioration de leurs conditions de travail (notamment dans leurs conditions d’utilisation et des embauches de personnels supplémentaires).

 

Effectivement, depuis plusieurs années, l’accroissement de la charge de travail n’est pas suivi des effectifs nécessaires afin d’assurer le service public dans des conditions d’emploi acceptables par les personnels.

Des organisations syndicales divisées et un espoir de solution dès fin décembre

 

Cette grève a été lancée par les syndicats FO, SUD Rail, FGAAC et CGT. Or l’organisation syndicale majoritaire (niveau fédéral) a souhaité négocié seule un accord de fin de conflit avec la direction, accord refusé par ses délégués locaux.

Alors que les autres organisations affirmaient une nette volonté de sortir du conflit à l’issue de deux semaines de grève, il y a eu manifestement un refus managérial par blocage pour ne pas désavouer l’accord précédent fédération CGT-Direction nationale SNCF.

Quand la direction en rajoute ... ! 

 

Depuis le conflit de 2007, certains dirigeants régionaux et locaux de la SNCF ont pris des initiatives visant à mettre en porte-à-faux l’ensemble des cheminots.

En témoigne les tracts et informations aux usagers qui indique l’absentéisme des cheminots et les annonces d’informations sonores comme le 31 décembre sur paris Nord genre "en raison du nombre élevé d’agents s’étant déclarés malades, un service allégé sera mis en place..."

C’est ainsi que le passager peut traduire qu’il est facile de "se déclarer malade" et qu’il s’agit du choix du cheminot, un choix qui relève du confort en cette période de fêtes. Autant dire directement que les cheminots en maladie durant cette période sont des malhonnêtes et des délinquants, on ne s’y prendrais pas mieux !

Nul doute que ce type d’interventions publiques qui jette l’opprobre sur tous les cheminots quels qu’ils soient, est un très mauvais coup porté contre le dialogue social dans l’entreprise publique. Cette forme de violence verbale est particulièrement contre-productive.

Quels sont les résultats de la grève ?

 

De 72 places en école de conduite, nous sommes passé à 84. Si les organisations syndicales cheminotes ont accepté une augmentation de la productivité sur les trains grandes lignes, elles l’ont refusé sur le trafic transilien au vu des grandes difficultés actuelles.

Une dizaine d’agents de sécurité supplémentaires ont été accordés pour les prochains jours et cinq agents devraient être ajoutés l’an prochain. Il a été promis d’accélérer le programme de déploiement de la vidéosurveillance des lignes avec des patrouilles de police supplémentaires. C’est donc un résultat positif même s’il est dommage d’avoir été contraint à un tel conflit social pour obtenir ce résultat.

Quid de l’avenir ?

 

Il est grand temps d’en finir avec cette situation de défiance permanente et réciproque Direction de l’entreprise/ organisations syndicale qui consiste (pour la Direction) à vouloir "matter" les cheminots dans leurs actions de défense de leurs conditions de travail actuelles et leurs revendications en matière d’effectifs, de salaires et de statut.

Nul doute que les syndicats dans l'action  seront vigilants quand au respect des engagements pris par la Direction de l’entreprise.

En conclusion, il  est grand temps de remettre la politique contractuelle à l’ordre du jour.

User  de la formule "dialogue social" ne suffit pas à concrétiser un discours managérial.

Ne pas en rajouter dans l’exploitation de l’évènement ?

 

Le cheminot agressé le 12 janvier au soir a fait l’objet d’une insulte qui participe au conflit ("sale gréviste")... C’est pourquoi l’exploitation de la période qui s’achève ne doit pas laisser la place à la démagogie.

L'affaire de ce mouvement fut mal parti avec "le manque de fierté" du Président de la SNCF "d’avoir manqué à nos devoirs" jusqu’au Président de la République qui en rajoute en "exigeant des excuses" de la part de la SNCF !

Pour quelqu’un qui revendique la responsabilité sur tous les sujets publics quels qu’ils soient (déclaration provocatrice de juillet dernier sur les "grèves dont on ne voit plus les effets") et sur son attachement au service public tout en menant une politique contraire avec des moyens ridicules, on mesure bien la marque du mépris comme celle du zapping médiatique permanent !

Face à la crise qui s'agrave, savoir retrouver le sens (et le goût) de la négociation devient un impératif.

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