Participatif
ACCÈS PUBLIC
06 / 02 / 2009 | 8 vues
Laurent Perron / Membre
Articles : 12
Inscrit(e) le 06 / 11 / 2008

Rapports NRE : « peut mieux faire » !

L’étude annuelle 2008 de CFIE-Conseil 2008 est une comparaison de la qualité des informations sociales, sociétales et environnementales des rapports 2007 de 50 entreprises.  L’étude réalisée par le département études du groupe Alpha porte sur les informations sociales dans les rapports 2007 de 36 entreprises présentes dans le CAC 40. 
Enfin, le rapport du cabinet Deloitte porte sur la vérification des indicateurs de développement durable dans les rapports des entreprises du SBF 120 (exercice 2007).

Peu de progrès depuis 2006…

Selon CFIE-Conseil : « La progression du niveau de transparence (exhaustivité et précision des informations attendues) poursuit son ralentissement… On constate que les rapports laissent toujours apparaître un déficit en matière de précision ». L’étude démontre que le volet le mieux traité reste le volet social, devant le sociétal puis l’environnemental. 

Ce qui explique peut-être qu’Alpha Etudes soit un peu plus positif sur les informations sociales des rapports NRE : « Cette année et pour la première fois, la qualité des informations fournies par la moyenne des entreprises au titre du reporting NRE atteint 50 % selon notre méthode d'analyse». Tout en notant que cette année, l'amélioration d'ensemble est surtout due aux efforts des entreprises ayant un reporting de qualité moyenne, plutôt qu'à ceux des meilleures entreprises...

Des rapports trop « lunettes roses » ?

Les deux études sont très critiques sur le contenu global des rapports.  Ainsi CFIE-Conseil pointe du doigt « certains (rapports) qui deviennent très volumineux, peut-être trop, ce qui peut donner l’impression que l’entreprise cherche à “ noyer le poisson ” », alors qu’Alpha Etudes dénonce la « “virtuosité technique” dont les meilleures (entreprises) font preuve (qui) cache en fait les faiblesses de l’exercice puisqu’elles ne communiquent volontiers que sur les sujets les plus “flatteurs” ».  Les deux études s’accordent pour dénoncer le fait de passer systématiquement sous silence les indicateurs mesurant les impacts considérés comme négatifs ou de commenter les mauvais résultats. 

Alpha Etudes concluant : « Il serait sans doute temps pour les entreprises de revoir leur manière de procéder pour l’élaboration de leur reporting social. L’exercice a de moins en moins d’intérêt pour le lecteur » !

Des données peu vérifiées…

Quant à la vérification des données contenues dans les rapports, on est là aussi, selon le rapport Deloitte, loin du compte : « Le nombre d’entreprises qui fait vérifier ses informations de développement durable par un tiers indépendant progresse, mais reste limité à 30 % du SBF 120. Encore 11 entreprises du CAC 40 n’ont toujours pas franchi le pas…  La vérification se renforce qualitativement, mais reste loin des diligences de l’audit financier :  la majorité des entreprises désire désormais la délivrance par un tiers d’une assurance (modérée ou raisonnable). 24 « assurances modérées » ont été délivrées en 2007 contre 17 en 2006. Cependant, les « assurances raisonnables », qui se rapprochent davantage des revues réalisées pour les informations comptables et financières, sont restées marginales (3 entreprises seulement) ».

Enfin, on notera qu’au-delà des indicateurs et données chiffrées, la vérification s’étend désormais à l’évaluation de la démarche et des réalisations des entreprises. Ainsi en 2007, France Telecom a été la 1ère entreprise en France à faire appel à une vérification externe sur l’application des principes de l’AA1000, référentiel qui s’appuie sur la prise en compte des attentes des parties prenantes et l’identification des enjeux de développement durable clés pour l’entreprise.

Des données de plus en plus incluses dans les rapports de gestion

Enfin, en forme de conclusion positive, on retiendra l’avancée, notée par Alpha Etudes, sur l’inclusion de plus en plus fréquente, des informations RSE dans le rapport de gestion : « De plus en plus d’entreprises se conforment à l’esprit et à la lettre du texte de loi en publiant des informations dans le rapport de gestion qui est remis aux actionnaires avant l’AG. C’est un des changements majeurs dans l’évolution des pratiques de reporting. Jusqu’alors, les entreprises localisaient leur reporting NRE dans un rapport qui n’était pas déposé auprès de l’Autorité des Marchés Financiers et qui n’avait donc aucune valeur officielle… Il est cependant encore trop tôt pour établir un lien entre localisation des informations NRE et crédibilisation des données fournies ».  
Pas encore de commentaires