Le conseil en expertise économique auprès des comités d’entreprise se portent bien en ce moment. Les cabinets spécialisés dans l'accompagnement des CE soulignent que les les élus sont de plus en plus enclins à demander des expertises économiques avant que les crises ne surviennent. « Il ne s’agit pas de tout anticiper, mais le cas échéant de garantir que l’entreprise est capable par exemple de mettre en place les mesures de flexibilisation qui s’imposent », explique Philippe Benech, gérant associé du cabinet Ellipce, en soulignant que dans les situations les plus graves, des suppressions de postes peuvent être envisagées. Face à une absence totale de visibilité, il n’est pas rare que des élus sollicitent les experts pour des analyses sortant des murs de l’entreprise.

• Retrouvez le développement de cette actualité dans le "Décryptage" réservé aux abonnés. Mais est-ce que cette volonté d'anticiper les défaillances économiques ne conduit pas à une forme de cogestion ?

Une volonté d'anticiper les problèmes d'autant plus justifiée que certains dirigeants sont les premiers à ne tiennent pas à voir la réalité en face ou n’informent pas les représentants du personnel. « Ils craignent souvent la publicité négative liée au risque de dépôt de bilan. Nous connaissons nos clients fragiles et nous n’hésitons pas à attirer leur attention sur les difficultés de leur entreprise », explique Philippe Gervais, associé du cabinet Secafi-Alpha.

De l’avis de tous les experts, il encore trop tôt pour dire que la crise représente un effet d’aubaine pour des directions tentées d’augmenter les charrettes sous ce prétexte. Selon Dominique Paucard, responsable du pôle restructuration du cabinet Syndex. « la part des licenciements économiques est passée de 60 à 20 % au profit des licenciements pour motif personnel, pour un nombre total qui a peu évolué. La crise devrait logiquement induire une remontée en puissance des procédures collectives ».