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13 / 09 / 2018 | 5 vues
Laurent Aubursin / Abonné
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Le « nouveau contrat social » sur le dos des salariés

Au début de l’été, un rapport (qui se garde bien d’être rendu public) portant sur « la rénovation des relations financières entre l’État et la Sécurité sociale » a été remis au gouvernement.

Parmi les propositions révélées par la presse, une règle de « solidarité » entre l’État et la Sécurité sociale, compte tenu de l’embellie (bien masquée depuis plusieurs années) des comptes de la Sécurité sociale.

C’est ainsi qu’au 1er janvier 2019, le CICE (un chèque en blanc de l’ordre de 20 milliards d’euros par an aux entreprises) sera « transformé » en allègement de cotisations patronales. Cela induira donc une perte de recettes pour la Sécurité sociale à due concurrence, que l’État, dans l’ancien monde, lui aurait compensé. Que nenni dans le nouveau !

Serge Legagnoa, secrétaire confédéral, rappelle que FO dénonce depuis des années cette récupération des recettes de la Sécurité sociale par l’État pour son propre désendettement ou sa politique économique et le développement des assurances privées pour compenser les droits collectifs que l’on nous refuse désormais de constituer.

Plutôt que de casser ce bel édifice qu'est la Sécurité sociale pierre par pierre, l’occasion est unique (alors que tous les voyants sont au vert) de permettre l’amélioration des droits existants ou la création de nouveaux droits.

Tout ceci laisse craindre que les prétendues hausses de pouvoir d’achat induites par une suppression des cotisations salariales soient rapidement endiguées : de plus en plus, les travailleurs doivent recourir aux assurances privées pour se protéger, dont les tarifs ne pourront qu’augmenter très prochainement et leurs employeurs seront de moins en moins enclins à consentir aux hausses de salaires.

Pour le salarié, c’est donc la triple peine : une protection sociale collective au rabais, des frais d’assurance privée en augmentation et le refus des hausses salariales !

Bienvenue dans le « nouveau monde » disruptif, où la solidarité de tous s'effectue envers les premiers de cordée et les entreprises…

À l’heure où le chef de l’État parle d’« État providence au XXIe siècle » ou de « nouveau contrat social », notre organisation syndicale ne peut que s’insurger contre le conservatisme de ces propositions et le sacrifice de notre modèle de Sécurité sociale sur l’autel du tout-marché et du chacun pour soi.
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