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07 / 02 / 2013 | 63 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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La place des cadres dans l'économie sociale et solidaire

Le CNCRES (Caisse nationale des chambres régionales de l'économie sociale et solidaire), en partenariat avec l’APEC vient de publier une étude sur les cadres de l’économie sociale et solidaire.

Mille cadres de l’ESS ont ainsi participé à cette enquête annuelle.

La place des cadres dans ces structures est importante et soulève de nombreux enjeux stratégiques en termes de recrutement, de parcours professionnels ou de rapport au travail.

  • Quelles sont les caractéristiques des cadres de l’ESS par rapport à l’ensemble des cadres ?
  • Quelle est la place des jeunes cadres dans ces structures ?
  • Qu’en est-il de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes cadres dans l’ESS ?
  • Quels sont les parcours professionnels des cadres de l’ESS ?

Telles étaient les questions posées.

Les réponses ont été comparées à celles des cadres du privé.

Passage en revue de quelques-unes d’entre elles.

Un haut niveau de diplôme pour les cadres de l'ESS


43 % des cadres de l’ESS sont diplômés de l’université, contre 37 % pour l’ensemble des cadres. La proportion de diplômés d’une école de commerce est très proche (12 % contre 13 %). En revanche, on note deux fois moins d’ingénieurs parmi les cadres de l’ESS (14 % contre 28 %). Les diplômés d’écoles de spécialité ou d’autres cursus (IEP, CNAM, institut de gestion sociale, école des hautes études en santé publique…) sont davantage représentés (28 % contre 18 %). Côté disciplines de formation, les diplômes en sciences humaines et sociales, gestion-comptabilité, environnement-agronomie et médical, social et culturel sont proportionnellement plus fréquents chez les cadres de l’ESS.

Une majorité de femmes


La proportion de femmes est de 47 %, contre 34 % pour l’ensemble des cadres du privé. Chez les cadres de moins de 40 ans, on constate même 56 % de femmes. Les cadres de l’ESS sont également plus âgés que l’ensemble des cadres du privé : 38 % ont 50 ans et plus, contre 24 %.

L’accès au statut de cadre via la promotion


Les cadres de l’ESS ont la particularité d’avoir très majoritairement accédé au statut de cadre à la faveur d’une mobilité interne ou externe, seuls 35 % d’entre eux étant devenus cadres dès le début de leur carrière professionnelle (soit 13 points de moins que l’ensemble des cadres).

Davantage de responsabilités


Dans l’ESS, six cadres sur dix encadrent une équipe, contre à peine plus de quatre cadres sur dix pour l’ensemble du secteur privé. Aussi, 58 % des cadres de l’ESS déclarent avoir la gestion en propre d’un budget, contre 42 % des cadres du privé. La prédominance des PME, un cadre sur deux de l’ESS travaille dans une structure de moins de 250 salariés, explique ce taux.

Comme l'indique en conclusion le rapport de cette année : « les données présentées par l’APEC montrent que les cadres de l’ESS présentent certaines singularités, liées essentiellement aux spécificités des entreprises de l’ESS.

Être cadre dans une entreprise de l’économie sociale et solidaire, c’est très souvent :


  • exercer un métier spécifique dans les services et particulièrement dans les secteurs de la santé, de l’action sociale pour les cadres associatifs, et dans la banque-assurance pour les cadres mutualistes ;
  • exercer des responsabilités importantes, notamment hiérarchiques. Les cadres qui encadrent sont largement majoritaires dans l’ESS alors que, dans l’ensemble du secteur privé, on constate depuis vingt ans un effritement de la proportion de cadres encadrants ;
  • exercer le plus souvent son activité sur un territoire local, au plus national, quand une proportion importante de cadres du secteur privé hors ESS exerce des missions orientées vers l’international ;
  • toucher une rémunération légèrement moins élevée que celle du reste du secteur privé. Les salaires versés aux cadres de l’ESS se démarquent cependant par une plus forte concentration et surtout un faible recours à la rémunération variable.

Il convient toutefois de rappeler que, pour les cadres, l’élément le plus important dans leur vie professionnelle reste l’intérêt du poste qu’ils occupent et ce, quel que soit leur profil.

À ce titre, l’ESS peut faire valoir ses atouts : 81 % des cadres de l’ESS sont satisfaits quant à l’intérêt de leur poste, soit six points de plus que l’ensemble des cadres du privé ».
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