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10 / 11 / 2015 | 11 vues
Denis Garnier / Membre
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L'hôpital de Mâcon lance un appel d’offres pour sous-traiter le dialogue social

La direction du centre hospitalier de Mâcon sous-traite à un consultant externe la négociation d’un plan social qui impose des réductions de crédits de personnel.
  • CREF : contrat de retour à l’équilibre financier signé par la direction avec l’Agence Régionale de Santé le 26 mars 2015 (appel d’offres lancé en juin 2015).
Problématique énoncée par la direction

Dans le cahier des charges :

« Les exigences du CREF sont susceptibles de s’inscrire dans un climat social potentiellement tendu tant avec le personnel médical que non médical, que ce soit avec des responsables ou avec des organisations représentatives du personnel. L’établissement recherche un consultant en mesure de garantir la qualité et la continuité du dialogue social. Il favorisera une large concertation et contribuera à faire émerger des positions équilibrées, se traduisant concrétement par le respect des objectifs assignés au CREF ».

Il est certain qu’une direction qui signe une réduction de ses charges en personnel sans savoir comment elle va s’y prendre, sans consultation, ne peut que « s’inscrire dans un climat social potentiellement tendu tant avec le personnel médical que non médical ».

Comme dans la quasi-totalité des hôpitaux de France…

Le seul objectif poursuivi par le gouvernement et ses serviteurs se résume à la réduction des dépenses de personnel hospitalier qui représente 70 % des dépenses de l’hôpital. Inutile de traiter les dépenses somptuaires de produits pharmaceutiques, d’investir dans la santé au travail pour améliorer les conditions de travail et la qualité des soins. Non, réduire les dépenses de personnel devient la seule ambition du nouveau dialogue social.

Le dialogue social connaît ici ses limites

À Mâcon, la direction de l’hôpital reconnaît ses limites. Elle n’est pas compétente et s’appuie sur des consultants spécialisés pour faire son travail. Par la méthode employée, elle avoue, comme les autres directions qui utilisent les mêmes méthodes, son incapacité à répondre aux organisations syndicales qui souhaitent défendre la qualité des soins et des conditions de travail du personnel.

Oui, le dialogue social « made in France » est un leurre, une activité occupationnelle destinée à l’intégration de toutes les résistances dans le moule de l’austérité. Au moins à Mâcon, c’est clair.
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