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09 / 07 / 2014 | 4 vues
Philippe Pihet / Membre
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L’ARRCO et l’AGIRC dans le rouge

Les résultats de l'année 2013 ont été présentés aux présidents, vice-présidents et directeurs le 26 juin 2014.

Sans surprise par rapport aux perspectives, les deux régimes sont déficitaires. L'AGIRC pour la sixième année consécutive et l'ARRCO depuis trois exercices. Sans caricaturer la situation, trois raisons majeures peuvent expliquer ces déficits.

La première raison est la crise de 2008, loin d'être finie et les chiffres du chômage publiés la semaine dernière sont là pour le rappeler. La deuxième tient dans le fait que nous arrivons aux départs des classes d'âge du baby-boom.

Sur les réserves

Enfin, la troisième tient au dispositif de carrière longue : si celui ci est aujourd'hui financé dans les régimes de base, il ne l'a jamais été dans les complémentaires. C'est la « collectivité AGIRC ARRCO » qui finance, notamment sur ses réserves. En dépenses cumulées sur les dix ans, on atteint le chiffre de 12 milliards d'euros.

Que l'on comprenne bien : il n'est pas question de stigmatiser les salariés qui peuvent en bénéficier ; il est seulement important de se rappeler que ce dispositif cher à la CFDT a remplacé pour une large part les préretraites qui, elles, étaient financées par l'employeur et pas par la solidarité.

Cherchez l'erreur !

Dans un régime en points par répartition, lorsque les réserves sont épuisées, on ne distribue que ce que l'on a perçu : les réserves de l'AGIRC seront épuisées en 2019, celles de l'ARRCO en 2027 (selon le scénario macroéconomique retenu).

Des négociations vont avoir lieu à partir de l'automne 2014, avec pour but d'arriver à un accord pour juin 2015.

Il sera question d'équilibre des comptes mais aussi du mode de gestion : le paritarisme a réussi, au prix d'accords parfois difficiles à trouver, à faire la preuve que la voie entre le tout État et le tout lucratif est efficiente.

À nous de continuer le tracé pour la pérennité de la retraite complémentaire des salariés du privé, quel que soit leur statut et/ou leur niveau de rémunération.

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