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19 / 06 / 2017 | 12 vues
Chaire Entreprises Et Santé / Membre
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L’analyse des données sociales pour agir en prévention n’est pas une affaire de spécialistes

Cet article relate l’expérience des participants à une nouvelle formation initiée par la chaire « entreprises et santé » créée en 2015 par le CNAM et Malakoff Médéric. Cette chaire déploie ses activités en visant les non-spécialistes de la prévention des risques professionnels et en tout premier lieu les managers.

Cette formation s’intitule : « les bases de l’analyse de données pour la prévention santé en entreprise » (6 crédits universitaires).

Son objectif est d’aider les entreprises à mieux utiliser les données dont elles disposent, qui sont bien plus nombreuses que ce que l’on peut croire de prime abord.

Pour découvrir l’ensemble des activités de la chaire, connectez-vous.

L’analyse des données sociales pour agir en prévention n’est pas une affaire de spécialistes.

Les élèves de la première promotion de la formation certifiante du CNAM sur le traitement des données sociales disponibles en entreprise pour agir en prévention sont venus chercher du pratique. Un parcours modulaire constitué de 20 heures de formation à distance, de quatre séances de regroupement en mode atelier et enfin d’une mise en pratique. « Mon projet porte sur l’analyse du bilan social de la SNCF Paris rive gauche, avec l’objectif de comparer l’évolution des données sur trois ans. Il s’agit d’illustrer en quoi celles-ci ne reflètent pas la réalité des conditions d’exercice du travail », souligne Tony Fraquelli, agent SNCF et militant CGT. Ce dernier pourrait paraître comme un expert après avoir déjà obtenu son diplôme de psychologue du travail au CNAM via un CIF de deux ans. Ce diplôme intègre notamment un module de suivi statistique de 90 heures. Ce militant intervient d'ailleurs sur les questions de santé au travail au niveau de la confédération mais il réfute l’étiquette d’expert. « Les données chiffrées ne doivent pas être une affaire de spécialistes. Il y a comme un complexe de classe qu’il faut dépasser en formant les représentants du personnel aux principes de l’analyse des indicateurs sociaux. Cela a du sens. Corréler la fréquence des accidents du travail avec l’évolution des effectifs peut par exemple permettre de poser des hypothèses », illustre-t-il.
 
Objectiver et quitter les postures
 
Selon Laura Temime, professeur en mathématiques et statistiques intervenant dans cette certification, « à l’heure où chacun est tenté d’y aller de son sondage en ligne, il est essentiel de mener des démarches rigoureuses pour argumenter au mieux. Encore trop souvent, les représentants du personnel et les directions interprètent les indicateurs selon leur posture. Or, il y a un besoin d’objectivité pour comprendre ». Cette UE donne des bases pour comprendre quelles sont les données pour la prévention en santé disponibles en interne dans les entreprises, comment les traiter et émettre des hypothèses permettant de mieux comprendre ce qu’elles disent de la réalité des salariés.

« Je réalise à quel point le bilan social constitue une mine d’informations à analyser pour décider d’actions correctives et préventives ».
Représentants du personnel et des directions se forment de concert sur ce parcours certifiant. « Je réalise à quel point le bilan social constitue une mine d’informations à analyser pour décider d’actions correctives et préventives. Ce parcours m’a donné des idées pour l’enrichir », explique Carole Paplorey, secrétaire générale de l’UNARTI, la fédération patronale des associations de gestion du secteur de l'artisanat, qui représente près de 1 200 salariés dans une trentaine de structures. C’est en effet la fédération qui se charge de présenter le bilan social de la branche. C’est l’occasion notamment de mettre en perspective l’augmentation des arrêts de travail et les conséquences sur le contrat de prévoyance. « Cette formation m’a véritablement mis le pied à l’étrier. Cela a été une découverte même si je m'intéressais aux questions de santé. J’ai en effet décidé de valider une licence professionnelle en santé et sécurité d’ici fin 2018. Les bouleversements du travail sont tels qu’il y a fort besoin de conseil auprès des directions des PME pour faire de la prévention un levier de compétitivité », rebondit Carole Palorey qui se réjouit que la qualité des cours en ligne lui permette de conjuguer son activité professionnelle bien remplie avec le parcours diplômant en cours. Et celle-ci de conclure : « il ne faut pas simplement garantir la santé des salariés, il convient aussi de prendre en compte celle des dirigeants ».

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