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19 / 08 / 2014 | 11 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Total : les accidents du travail font fait baisser l'intéressement

En 20014, la prise en compte du TRIR (Total recordable injuries rate) c’est-à-dire du nombre d’accidents du travail dans le calcul de l’intéressement fera baisser l’enveloppe d’en moyenne 888 € par salariés, assure la CGT non-signataire de l’accord intégrant ce nouveau critère de redistribution depuis 2013.

  • L’accord d’intéressement de Total permet de distribuer jusqu’à l’équivalent de 11 % de la masse salariale brute France (MSBF). Cet indicateur de sécurité conditionne le versement de 2 % de la MSBF.


Également non-signataire de l’accord, le syndicat Sictame Unsa rappelle l’expérience de BP, qui avait instauré un bonus financier lié au nombre d’accidents déclarés dans sa raffinerie de Texas City, laquelle a subi un accident majeur en 2005, avec 15 morts et 180 blessés.

Pour le Sictame Unsa, « le site ne déclarait pas tous les incidents par peur des conséquences. BP accordait plus d'attention à la mesure et à la récompense des performances en matière de sécurité des personnes qu'à la sécurité des processus. Les indicateurs de sécurité du personnel étaient l'élément de mesure exclusive. L'accent mis sur les statistiques de sécurité du personnel peut conduire les sociétés à perdre de vue la dégradation du niveau de sécurité des processus. BP a considéré, à tort, l'amélioration des taux d'accidents du personnel comme un indicateur suffisant du niveau de la sécurité des processus dans ses raffineries aux États-Unis. Le recours de BP à ces indicateurs, combinée à une compréhension inadaptée de la sécurité des processus, a créé un faux sentiment de confiance que BP traitait correctement les risques de sécurité industrielle ».

Depuis, BP a publiquement reconnu son erreur et a abandonné ce dispositif liant bonus financier et accidents déclarés.

« La non-déclaration d’accidents est une pratique plus répandue que nous ne l’imaginions », révèle le syndicat de Total qui s’interroge : « les besoins de la communication externe et l’impérieux désir de la direction d’afficher un TRIR en baisse continue feraient-ils oublier l’absolue priorité qui doit être donnée à la sécurité industrielle ? »

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