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10 / 08 / 2020 | 434 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Mur

« Le dialogue social a besoin d’assistance relationnelle » - Agnès Le Bot

Consultante en relations sociales, Agnès Le Bot a déjà animé la formation commune dispensée aux représentants syndicaux et patronaux des observatoires départementaux du dialogue social pour qu’ils partagent un même mode d’action. 

 

Des formations communes au dialogue social dont l’Institut de formation des inspecteurs du travail (INTEFP) a ficelé le cahier des charges pédagogiques et s’emploie à développer et coordonner un réseau d’organismes de formation partenaires, avec l’idée de partager un maximum de ressources pédagogiques. La démarche portée par une équipe spécifique est baptisée « format dialogue ».


Au delà des observatoires, il s'agit avant tout de développer cette formation dans les entreprises. Or, pour le moment, les entreprises qui entendent financer les modules de formation commune adaptés par les organismes de formation référencés sont encore rares. « Les membres des observatoires du dialogue social ont un nouveau rôle à jouer sans antécédents. C’est un contexte favorable aux formations communes. Dans les entreprises en revanche, les acteurs doivent être capables de prendre du recul sur l’historique des relations sociales, avec parfois un passif. La formation commune est alors l’occasion de clarifier les enjeux. C'est une étape essentielle avant toute négociation. Du moins en théorie car dans la pratique on passe trop vite dessus. Les enjeux de fonds risquent alors trop souvent d’être parasités par les tensions interpersonnelles », souligne Agnès Le Bot, ancienne secrétaire confédérale de la CGT en charge précisément du dialogue social jusqu'en 2014.

Médiation collective


Lorsque les relations sont très dégradées entre représentants des salariés et direction, l’État propose depuis 2010 son dispositif ARESO d’appui conseil au dialogue social porté par les DIRECCTE et le réseau ANACT-ARACT. Ce sont les DIRECCTE qui repèrent les situations conflictuelles et proposent une médiation collective réalisée en duo, avec là encore des consultants formés à la méthode. Encore faut-il que toutes les parties prenantes acceptent le principe d’une médiation. Une fois sur deux, il n’y a pas consensus. Reste que le nombre d’accompagnements dans le cadre d’ARESO se multiplie, avec une prise en charge financière dans les petites entreprises. Agnès Le Bot en est ainsi à sa troisième intervention. « Nous n’intervenons jamais à chaud », précise-t-elle. À noter que cette médiation collective s’applique aussi quand le relationnel est dégradé entre les élus ou entre les salariés et les représentants qu’ils ont élus.