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24 / 03 / 2010 | 68 vues
Humber Syargala / Membre
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Nielsen : un leader en crise

Avec un effectif national d’environ 1 100 employés, le leader des études (CA global de 4.8 milliards de dollars), dont le siège est situé à Cergy-Pontoise, compte encore licencier des salariés et continuer la délocalisation de ses activités et de son savoir-faire, essentiellement en Inde.Trois restructurations, 2007-2008, 2009 et maintenant 2010, se sont succédées, avec comme but de supprimer plus de 30 % des postes permanents.

Cela a commencé par des postes dans les opérations de gestion des données pour les clients de Nielsen (presque toutes les enseignes de la distribution et des biens de grande consommation), c’est-à-dire, ce que l’entreprise considère comme des jobs « à faible valeur ajoutée » qui ont été transférés chez un sous-traitant indien.

Les deux dernières restructurations, dont celle annoncée le 18 mars 2010, concernent également l’externalisation d’activités commerciales et d’innovation.

Au total, ces restructurations toucheront environ 250 salariés, dont un tiers de cadres et de managers.

  • Ironie de la situation, ou précipitation zélée des dirigeants, les nouveaux plans croisent les plans précédents : les salariés licenciables des plans précédents sont encore dans l’entreprise alors qu’un nouveau plan est annoncé dans le même service.

Conséquence naturelle, le stress et les accidents du travail sont en forte augmentation dans l’indifférence complète de la direction.

Comment le leader mondial des études marketing en est-il arrivé là ?

En 2006, Nielsen a été repris par une opération de LBO, par des fonds d’investissement américains (Blackstone, KKR, Carlyle etc.). S’est ensuivi un endettement sans précédent de plus de 8,5 milliards de dollars qui engloutit plus de la moitié de la marge brute pour payer les intérêts (qui s’accroissent dans le temps).

Malgré les restructurations, la réduction des effectifs et la vente de quelques « bijoux », l’augmentation de la rentabilité des opérations courantes ne suffit plus à supporter l’effort financier auquel est confronté le groupe. Cette politique de la fuite en avant peut-elle être efficace dans le temps ? « A-t-on déjà vu un ouvrier briser ses outils pour faire vivre sa famille ? »

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