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23 / 04 / 2009 | 2 vues
Cyril Lazaro / Membre
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Inscrit(e) le 25 / 08 / 2008

Disneyland Paris : Les licenciements pour faute grave de salariés non cadres sont en augmentation de 41% par rapport à 2007

Je me suis penché sur le projet de bilan social 2008 de Disneyland Paris. Ce document annuel accueilli dans l'indifférence général reste cependant un véritable indicateur factuel de ce qui se passe dans l'entreprise si l'on prend la peine de s'y pencher un peu.

  • Le Comité d'Entreprise à qui était présenté ce document a encore brillé par son manque d'intérêt avec seulement une dizaine d'élus présents sur 30. Quant au vote des élus, 1 pour, 1 contre, 8 abstentions, je ne sais pas trop ce qu'il signifie. Cette situation à elle seule est déjà le reflet d'une dégradation forte des relations sociales dans l'entreprise.
  • Je profite de l'occasion pour rappeler aux salariés qui le désirent qu'ils peuvent se procurer  le bilan social par simple demande à l'employeur.  Tout salarié y a droit  bien  que personne ne communique sur ce sujet.


Je reviendrai dans les jours à venir sur différents points abordés par ce document car les champs abordés sont vastes (emploi, rémunération, conditions d'hygiène et de sécurité, formation, relations professionnelles etc...).

Aujourd'hui, je me contenterai d'aborder les licenciements dans l'entreprise.

  • Entre 2006 et 2008, le nombre de licenciements a augmenté de 29% atteignant aujourd'hui le nombre de 416 licenciements pour 2008.
  • Plus de 80% des licenciements actuels concernent les salariés non cadres contre 69% en 2006.
  • Sur les 416 licenciements prononcés en 2008 dans l'entreprise, 283 licenciements (68%) sont des licenciements pour faute grave de salariés non cadres.
  • Les licenciements pour faute grave de salariés non cadres sont en augmentation de 70% par rapport à 2006 et de 41% par rapport à 2007.


Une telle donnée ne laisse aucun doute et pour avoir moi même été victime d'une procédure de licenciement, il y a quelques jours, je peux affirmer que l'aspect répressif vis à vis des salariés non cadres est en marche, avec une claire volonté de priver ces salariés d'une partie de leurs droits en utilisant comme qualification du licenciement la faute grave et non pas la cause réelle sérieuse.

  • L'entreprise a compris qu'en licenciant pour faute grave, les salariés qui vont aux prud'hommes obtiennent en général la requalification du licenciement en cause réelle et sérieuse et beaucoup plus rarement la reconnaissance du licenciement comme étant abusif.


Personnellement, ce qui m'a sauvé du licenciement, c'est qu'ayant quitté mes fonctions de juge aux prud'hommes en décembre 2008 (6 années de mandat), mon licenciement 60 jours après l'arrêt de mes fonctions  n'était pas vraiment jouable pour l'entreprise et aurait vite viré au scandale. L'entreprise a tout de même essayé, mais c'est une autre histoire qui nous éloigne du sujet présent.

  • Malheureusement pour les salariés non cadres, ils ne bénéficient pas tous de la même chance que moi et c'est pour eux et les avocats qui les représenteront aux prud'hommes qu'il me semble très important de communiquer les données chiffrées du bilan social.


Les chiffres ont pour avantage de ne pas mentir sur certaines réalités, et le durcissement disciplinaire à Disneyland Paris à l'égard des salariés non cadres, est une réalité indéniable.

D'ailleurs le nombre de démissions des salariés non cadres a lui aussi augmenté de 20% par rapport à 2007, portant le nombre à 1288 salariés non cadres qui ont démissioné en 2008.

Une augmentation de travail sur le terrain, des exigences professionnelles accrues de la part de l'encadrement, une flexibilité qui tourne à l'hyper flexibilité, des horaires fluctuants en fonction des besoins opérationnels, des salaires qui ne suivent pas, le travail du dimanche payé simple sans compensation, un silence syndical assourdissant, cela commence à faire beaucoup.

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