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18 / 11 / 2025 | 43 vues
Hervé Guindé / Membre
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SEEPH 2025 : Progrès fragiles, urgences oubliées

À l’occasion de la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH) 2025, la FNATH tient à rappeler que si le taux d’emploi des travailleurs handicapés atteint désormais 4 % dans le cadre de l’OETH, cette progression, bien que réelle, ne saurait masquer l’ampleur des défis qui demeurent. Oui, les chiffres montrent que les politiques d’incitation fonctionnent. Mais nous restons très loin des 6 % prévus par la loi, et il est temps que les pouvoirs publics assument pleinement leurs responsabilités au lieu de se satisfaire de résultats intermédiaires.

 

La FNATH dénonce avec force le scandale des quelque 130 000 licenciements pour inaptitude prononcés chaque année. Derrière ces chiffres, ce sont des vies brisées, des revenus annihilés et des parcours professionnels brutalement interrompus, alors même que dans beaucoup de situations, des aménagements de poste ou des solutions de maintien dans l’emploi existent. Ce recours massif et quasi automatique au licenciement traduit un manque criant de contrôle, d’accompagnement et de volonté politique. Nos alertes n’ont que trop longtemps été ignorées : cela doit cesser.

 

Tout ceci est d’autant plus inquiétant que le prochain PLF prévoit une baisse des personnels de France Travail alors que le chômage repart à la hausse.

 

Nous rappelons également que la transformation annoncée des ESAT peine à se concrétiser. Sur le terrain, les établissements manquent toujours de moyens, de personnel et d’outils pour accompagner correctement les travailleurs handicapés. La réduction des effectifs dans les dispositifs d’accompagnement aggrave encore la situation. Comment parler d’inclusion alors que les structures qui en sont les piliers sont laissées dans une telle précarité ?

 

La FNATH appelle à un sursaut immédiat, ambitieux et courageux. Les progrès existent, mais ils demeurent fragiles. Sans un investissement massif, sans une stratégie nationale crédible contre les licenciements pour inaptitude et sans un soutien réel aux ESAT et aux dispositifs de maintien dans l’emploi, nous continuerons de laisser de côté celles et ceux qui devraient être au centre de la SEEPH. Il n’y a plus de temps à perdre !

 

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Du 17 au 23 novembre, la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées donne l'occasion de mettre l’accent sur les réalités d’accès à l’emploi, d’insertion et d’inclusion. Deux études publiées ces derniers jours offrent un panorama actualisé des pratiques des entreprises et des parcours professionnels.

 

Des perceptions qui évoluent

 

Le baromètre Agefiph–IFOP montre que 67% des Français estiment que les Jeux paralympiques ont amélioré l’image du handicap. Dans le même temps, seules 8% des personnes interrogées savent que les handicaps invisibles représentent 80% des situations déclarées. L’accessibilité, quant à elle, est encore largement associée aux bâtiments (81%) et aux transports (74%) mais les difficultés d’accès au numérique (19%) ou à l’information (25%) sont moins connues.

 

Ces représentations influencent l’emploi : 76% des Français et 65% des recruteurs jugent difficile d’embaucher une personne handicapée. 

 

Un accès à l’emploi plus compliqué

 

Selon l’étude LADAPT–Agefiph–FIPHFP, 62% des personnes en situation de handicap ont recherché un emploi en cinq ans, contre 49% de l’ensemble des salariés. Elles accordent une importance accrue aux engagements diversité de l’employeur (69%, +15 points), signe d’une vigilance renforcée dès la candidature.

 

Les difficultés sont plus fréquentes durant le recrutement : 81% ont reçu un refus non expliqué, 62% ont dû dissimuler certains aspects de leur situation et 57% ont été confrontées à des questions intrusives. Le constat n’est pas différent chez les cadres, pour qui la crainte de voir freiner une évolution professionnelle constitue un obstacle supplémentaire à la révélation du handicap.

 

Dans l’emploi : des écarts persistants 

 

Une fois en poste, 61% des personnes en situation de handicap disposent d’outils adaptés, mais 39% n’en bénéficient pas. La taille de l’entreprise joue un rôle majeur : 71% sont équipées dans les structures de 250 salariés ou plus, contre 52% dans les TPE, qui affichent pourtant le meilleur niveau d’intégration ressentie (86%).

 

Le télétravail constitue un levier important : 61% des personnes concernées estiment qu’il a amélioré leur qualité de vie, contre 47% de l’ensemble des salariés. L’étude Apec–Agefiph ne disait pas le contraire, qui mentionnait que pour les cadres, ce sont surtout les aménagements organisationnels (charge, horaires, télétravail) qui facilitent le maintien en emploi, davantage que les équipements matériels.

 

Une obligation d’emploi mieux respectée 

 

L’étude de la Dares indique que le taux d’emploi légal atteint 5,1% en 2024 (+0,2 point). Les entreprises assujetties emploient 720 800 bénéficiaires, représentant 630 400 équivalents temps plein, soit 92% de l’effectif attendu.

 

Les écarts restent importants selon la taille : les entreprises de 2 500 salariés ou plus atteignent 6,4%, tandis que celles de 20 à 49 salariés sont à 3,8%, et 28% n’emploient aucun bénéficiaire. En ce qui concerne les cadres, ils ne sont que 2% à disposer d’une reconnaissance administrative, alors que 7% déclarent une limitation durable : un écart qui contribue mécaniquement aux difficultés de suivi de l’OETH.

 

Le baromètre IFOP-Agefiph : urlr.me/RVYuxw 

L’enquête IFOP-LADAPT–Agefiph–FIPHFP : urlr.me/54Wg8r (en téléchargement depuis la page)

L’analyse annuelle de la Dares : urlr.me/pSNsG9

L’étude Apec–Agefiph de 2024 : urlr.me/pSNsG9

 

À l’occasion de la 29ᵉ Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH 2025), FO Com appelle La Poste à renforcer la connaissance et la reconnaissance de la fibromyalgie, une pathologie encore trop méconnue qui touche près de 1,5 million de personnes en France, soit 1,5 à 2 % de la population adulte, et trois fois plus de femmes que d’hommes.

 

Les difficultés professionnelles rencontrées par les personnes atteintes sont nombreuses.
Selon plusieurs enquêtes, plus de la moitié d’entre elles déclarent avoir perdu leur emploi à cause de leur pathologie, tandis que 70 % des répondants concernés affirment que leur employeur ne reconnaît pas la fibromyalgie et n’adapte pas l’organisation du travail en conséquence. Ces chiffres témoignent d’un manque criant de compréhension et de soutien face à ce handicap invisible.

 

La fibromyalgie, ou syndrome fibromyalgique, se caractérise par des douleurs chroniques diffuses et persistantes, une fatigue intense, des troubles du sommeil, des difficultés cognitives (mémoire, concentration, attention) et une hypersensibilité à la pression ou à la stimulation sensorielle.
Invisible médicalement — aucun examen biologique ou radiologique spécifique ne permet d’en établir le diagnostic —, cette affection reste peu reconnue sur les plans médical et social, ce qui complique à la fois sa prise en charge et le maintien dans l’emploi.


Bien qu’elle ne figure pas sur la liste officielle des affections de longue durée (ALD), elle peut toutefois être reconnue en ALD “hors liste” (ALD 31) lorsque les critères médicaux sont remplis.

 

Pour favoriser le maintien dans l’emploi, les personnes concernées peuvent solliciter la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) auprès de la MDPH/MDA. Cette reconnaissance ouvre droit à des aides spécifiques et à des aménagements de poste : solutions ergonomiques, télétravail, horaires adaptés ou ajustement des tâches, autant de mesures qui permettent de prévenir la désinsertion professionnelle.

 

Enfin, depuis l’ouverture des négociations du futur accord handicap, lancée le 23 septembre 2025, FO Com milite pour une meilleure reconnaissance de la fibromyalgie au sein de La Poste. Cet engagement passe notamment par la formation de la ligne managériale, des services RH et du pôle médical, ainsi que par la sensibilisation de l’ensemble des postières et postiers à cette pathologie. Notre syndicat demande également que les postières et postiers concernés puissent exercer leur activité dans des conditions de travail dignes, avec un accompagnement adapté, des aménagements individualisés et une véritable compensation du handicap, afin de garantir leur maintien durable dans l’emploi.

 

 

À l’occasion de la 29e Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH 2025), placée sous le slogan « Handicaps et emploi : l’égalité pour toutes et tous », FO Com appelle La Poste à transformer les engagements en réalités pour tous les postiers en situation de handicap. Assez des beaux discours !

 

La Poste se félicite de ses chiffres : 9,76% de taux BOE en 2024, 14 000 postiers concernés, 1 688 télétravailleurs BOE, plus de 1 790 aménagements de poste et 40 millions d’euros d’achats auprès des secteurs adaptés et protégés… Pourtant, FO Com refuse de s’en tenir à ces indicateurs. Derrière cette vitrine flatteuse se cache une réalité bien plus dure : l’inclusion ne se résume pas à des chiffres, mais au maintien effectif dans l’emploi des postiers en situation de handicap.

 

Sur le terrain, les difficultés persistent : procédures de reclassement inefficaces, communication insuffisante, moyens humains limités, manque d’anticipation dans les réorganisations, reclassements interbranches impossibles. Trop souvent, les Commissions de Retour et de Maintien dans l’Emploi (CRME) n’apportent pas de solutions concrètes, laissant des agents isolés ou contraints de quitter l’entreprise. En 2024, 366 licenciements pour inaptitude ont encore été prononcés, autant de parcours brisés.

 

La négociation handicap ouverte le 23 septembre 2025 est une étape décisive à l’approche de la fin de l’accord agréé. FO Com y défend des revendications fortes pour garantir un maintien dans l’emploi digne et durable.

 

FO Com dénonce une approche du handicap trop administrative et comptable des situations et exige des avancées concrètes :

    • Le maintien dans l’emploi doit rester la priorité centrale de l’accord.
    • Chaque postière et chaque postier doivent être pleinement informés et accompagnés à chaque étape de leur parcours.
    • Le réseau des référents handicap de proximité, territoriaux et syndicaux, doit être préservé et renforcé.
    • Les moyens dédiés au reclassement interbranches doivent être enfin attribués, car inexistants à ce jour.
    • Des recrutements ambitieux doivent être engagés
    • Une meilleure connaissance de la fibromyalgie doit être développée auprès des services de prévention, de santé au travail, des managers et de la filière RH…

 

Derrière les chiffres, ce sont des vies et des carrières qui se jouent. FO Com reste vigilante et mobilisée pour défendre, sans concession, la dignité, l’égalité, quel que soit son handicap, et les droits de toutes et tous les postiers en situation de handicap.

 

 

Depuis 2019, la Confédération Force Ouvrière participe à cet évènement. Cette année, elle accueillera au moins 3 duos.

 

Pour qui, pourquoi :

 

Le DuoDay permet aux employeurs de découvrir les atouts et qualités professionnelles de travailleurs en situation de handicap, lors d’un moment chaleureux et bienveillant.  Et ainsi, valoriser ses ressources humaines en les impliquant, s’ouvrir à la diversité et au handicap en particulier, communiquer sur ses valeurs sociales, renforcer l’exemplarité de sa politique sociale déjà engagée.

 

Le DuoDay offre l’opportunité aux personnes en situation de handicap de découvrir un environnement de travail, préciser un projet professionnel, amorcer un parcours d’insertion, convaincre un employeur de ses possibilités en termes d’intégration, de performance et d’autonomie.

 

Le DuoDay est une occasion pour les professionnels de l’insertion, de l’accompagnement et de la formation de mieux comprendre les attentes, hésitations, freins des employeurs pour mieux les accompagner dans leurs projets d’intégration de salariés handicapés.  Mais aussi : offrir aux personnes accompagnées une expérience différente, collaborer avec de nouvelles entreprises, valoriser vos actions.

 

Cette journée a permis  la rencontre, de créer des vocations mais aussi de faire naître des opportunités de collaborations futures car l’emploi est un des vecteurs de l’inclusion.  Il s’agit simplement d’une première étape pour « transformer l’essai ».

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En cohérence avec cet évènement, les formations et les sensibilisations du Groupe Orange doivent être obligatoires pour tous les salariés, avec un suivi systématique pour garantir leur efficacité.

 

L’accord handicap 2025 – 2027 du Groupe Orange vise à améliorer l’inclusion et le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir des recrutements ambitieux.

 

FOCom rappelle que les engagements ne doivent pas rester des promesses, mais doivent se traduire par des actions concrètes.