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17 / 03 / 2016 | 11 vues
robin carcan / Modérateur Contenu
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Comment L'Humanité compte résorber son colossal stock de 9 000 RTT

La découverte par les syndicats, fin 2014, d'une dette sociale estimée à 2 millions d'euros au sein de la SNJH (Société nouvelle du journal L'Humanité), avait suscité une très vive inquiétude chez les salariés. Au total, 9 000 RTT et 7 800 jours de congés n'ont pas été pris depuis des années, comme nous l'avions évoqué ici [abonnés]. Rien que pour le quotidien et L'Humanité Dimanche, 74 journalistes ont accumulé un total de plus de 10 000 jours. Le sous-effectif chronique de L'Huma, régulièrement dénoncé par les représentants du personnel, y est très certainement pour quelque chose. En matière de militantisme, la médaille a aussi son revers...

Liquidation annuelle

La résorption de ce colossal stock est en cours mais tout ne sera pas épongé. Explications. Après le temps du chantage (la volonté par la SNJH de passer à la trappe tous les jours de RTT non pris avant 2009, choix inacceptable pour les syndicats) a succédé celui des discussions. L'accord sur le temps de travail signé récemment par la CGT (mais pas par le SNJ), suite à sa dénonciation il y a quinze mois par la direction, institue un dispositif de liquidation annuelle des RTT*. Les salariés ont 12 mois (avec trois mois de plus la première année) pour prendre leurs 18 jours de RTT. Question temps de travail, tout le monde passe à 37h30 par semaine. Voilà qui ne devrait plus créer (en principe) une nouvelle bombe à retardement.

Geste envers les fins de carrière

Restait donc à solder l'acquis. Pour certains, celui-ci tutoie en effet des sommets : depuis 2002, des salariés ont ainsi accumulé jusqu'à 200, voire 250 jours (RTT et/ou congés payés non pris). Un sujet devenu explosif, en particulier pour ceux proches du départ à la retraite. Pour eux, la direction a lâché du lest : ils peuvent puiser dans leur stock pour « abréger » leur carrière mais rien n'a toutefois encore été écrit officiellement. Pour tous les autres, l’écrêtage a été fixé à 90 jours. Restera l'option prud'hommes pour les jusqu'au-boutistes. Un plan de résorption des RTT « écrêtées » doit donc être discuté dans chaque service pour permettre aux « stockeurs » malgré eux (en particulier les rédacteurs) de liquider leurs jours. Sollicitée par courriel et par messagerie vocale, la direction du quotidien n'a pas donné suite.

* Un bon accord selon le SNJ-CGT, qui inclut notamment les CDD et les temps partiels pour le droit aux RTT (au prorata du temps de travail).

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