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12 / 10 / 2012 | 1 vue
Sylvain Thibon / Membre
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Canal+ Overseas, le laboratoire en productivité du groupe

Si la productivité atteint des sommets à Canal+, elle explose littéralement chez Canal+ Overseas.

Pour les mêmes raisons que dans notre belle entreprise, Canal+ Overseas et ses propres filiales voient leurs activités augmenter et le nombre de salariés stagner.

Ou plutôt ici plus qu’ailleurs, ce sont les petits contrats qui font office en assumant des responsabilités importantes à tous niveaux. Stagiaires, consultants, CDD, contrats pro etc., tout est bon pour faire travailler à moindre coût.

Cette situation se dégrade dangereusement depuis plusieurs mois. En cause, la nouvelle ambition de Canal+ de faire porter à cette entreprise un accroissement du chiffre d’affaires qui stagne en métropole. Ainsi, l’Afrique est (re-)devenue un nouvel eldorado pour tenter de compenser un chiffre d’affaires à la traîne et trouver de nouveaux relais de croissance.
Au-delà de cette volonté justifiée d’accroître les activités dans les DOM-TOM et hors de France (en Pologne, en Afrique, au Vietnam), il faut d'abord se rappeler que l'entreprise COS (Canal+ OverSeas) est en dehors de l’UES, cette unité économique et sociale qui apporte une protection sociale supplémentaire aux salariés qui en font partie.

En restant hors de l'UES, Canal+ Overseas est de ce fait inaccessible aux radars sociaux du groupe. On pourrait y faire n’importe quoi ou presque sur le plan social car les structures de représentation du personnel sont, hélas, si faibles qu’elles ne peuvent résister, agir ou faire respecter les règles élémentaires de droit social.

L’entrée de COS dans l’UES Canal+ nous vaut d'ailleurs depuis des mois une bataille épique avec notre direction. Elle se poursuit...

Voilà une partie de l'explication pour comprendre ce qui se joue chez COS. Mais il faut y ajouter les effets néfastes d’une politique d’économies touchant jusqu’à la plus petite entité du groupe. On ne trouve pas 140 millions d’euros d’économies aussi facilement sans casser quelques œufs. Là où le bât blesse, c’est que l’on demande dans le même temps à COS de démultiplier ses opérations à coûts constants ou réduits.

Impossible, sauf à faire pression sur les budgets dans tous les sens et à demander aux salariés de se serrer la ceinture et d’augmenter sans compter leur productivité. C’est d’ailleurs ce qu'il se passe. Ainsi, il est de plus en plus courant et de notoriété « canalienne » de trouver des salariés qui assument pas un mais 2, voire 2 postes et demis.

Du travail le week-end, des vacances raccourcies voire annulées, des salariés exténués et des conséquences physiques et psychologiques qui se développent, prennent de l’ampleur de façon inquiétante… Ainsi, depuis des mois, certains salariés et pas des moindres, craquent, tombent malades, dépriment ou partent.

Dans le même temps, COS accueille des cadres dont la direction centrale de Canal+ ne veut plus mais qu’elle rechigne à licencier elle-même au risque de voir certains compteurs exploser. Ainsi, des salariés arrivent dans cette filiale pour quelques mois et en sortent discrètement, sans bruit, loin des fureurs du siège, oubliés de leurs collègues, disparus dans les brumes des îles lointaines ou bien en Pologne ou encore en Afrique…
Qui se souciera alors de ces collaborateurs dont on apprendra un jour qu’ils ne sont plus là ?

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