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06 / 12 / 2012 | 30 vues
Sylvain Thibon / Membre
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Canal+ : l’organisation décomplexée

Alors que SFR prépare son plan de licenciement, Canal+ ne cesse de trouver des artifices pour contenir et réduire cette année le nombre de salariés avec les conséquences que l’on sait sur les organisations. Quand on ne peut plus recruter, que font les patrons ?

Ils enchaînent les contrats de prestations ou de consultants, multiplient les stages détournent de leur finalité les contrats de professionnalisation. On ne peut leur en vouloir, car les missions doivent être accomplies, les objectifs atteints. Mais les économies que l’on nous présente d’un côté plombent les budgets de l’autre.

Un collaborateur externe n’est-il pas normalement « de passage » ? En vérité, beaucoup d’entre eux passent des années sur notre territoire et mériteraient d’être « CDisés ». Les dysfonctionnements que nous constatons dans nos organisations proviennent en partie de là. On ne sait plus qui est qui. Des prestataires donnent des consignes à des CDI, des stagiaires encadrent des projets, c’est parfois un grand cafouillage qui contribue à renforcer l’inefficacité des organisations et le ressentiment des salariés, mais ils finissent par se résigner.

Inutile de s’appesantir sur les conséquences financières absurdes de ces choix contraints, lorsque l’un de ces collaborateurs externe est présent 2, 3, 4 ans ou plus dans l’entreprise. C'est assez commun dans les grands groupes. Plus étonnant, les audits internes semblent ignorer ces points de frictions

Cette situation n’est pas à l’œuvre qu’à Canal+, de très nombreuses entreprises y ont recours. Flexibilité maximum des organisations, affaiblissement des corps intermédiaires internes, mise en place d’une organisation sous tension permanente, c’est la réponse managériale simpliste d’aujourd’hui à une problématique complexe. Mais, entre-temps, que de pertes en ligne, que de dégâts humains, que de gâchis financiers !

Les entreprises qui pratiquent à grande échelle ces modèles de management prennent le risque d’un affaiblissement important de leur infrastructure. Tout le monde sait que ce modèle doit évoluer car il produit trop de souffrance.

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