Craignant un « phénomène Orange » à venir, les délégués FO de Sanofi Aventis Groupe (SAG) lancent un cri d’alarme. Le leader français de la pharmacie envisage de regrouper, en juin 2015, les effectifs de trois sites en région parisienne dans un nouveau bâtiment en construction à Gentilly.

Plus de 3 000 salariés se partageront les lieux dans un concept de « postes dynamiques » ou nomades. Un projet similaire est en cours de réalisation à Lyon pour 1 000 salariés et 450 personnes seront regroupées à Massy.

Laboratoire expérimental

Comme le précise Clarisse Josselin dans le FO Hebdo de cette semaine, ces salariés n’auront plus de bureau individuel ni même d’espace personnel. « Le matin, chaque salarié devra déposer ses effets personnels dans un îlot central. Ensuite, au fil de la journée, il passera d’un poste de travail à l’autre pour envoyer un courriel, saisir un texte, assister à une conférence téléphonique... Il y aura jusqu’à 70 personnes sur un même plateau », explique Pascal Lopez, délégué central FO chez SAG.

Les délégués FO sont d’autant plus inquiets qu’il manquera, selon eux, de 10 à 15 % de postes de travail. « La direction prévoit 80 % de postes pour 100 % des salariés, ce qui correspond à des entreprises où la grande majorité des salariés n'est présente qu’un ou deux jours par semaine. Mais chez nous, les postes sont en grande partie sédentaires », ajoute Pascal Lopez.

Une modèle unique

Ce modèle n’existe nulle part ailleurs en Europe. Il est mis en place sans évaluation, comme si nous étions un laboratoire expérimental. Les gens sont déjà en souffrance et ça ne va faire qu’augmenter.

Alors que le projet a été lancé fin 2011, les organisations syndicales n’ont été consultées qu’en février dernier, après avoir menacé de saisir les tribunaux. Les expertises demandées par les CHSCT seront restituées en juin.