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28 / 02 / 2024 | 20 vues
Michel Beaugas / Abonné
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Unedic: une nouvelle ponction financière qui met en péril tout le régime d’assurance chômage.

Le 20 février dernier a eu lieu une réunion du bureau de l’Unédic. Elle a été principalement consacrée aux prévisions financières du régime à l’horizon 2024-2027.

 

L’association paritaire gestionnaire de l’assurance chômage confirme sa trajectoire financière positive et poursuit son désendettement malgré les ponctions étatiques destinées au financement de France compétences et de France travail.

 

Cette trajectoire de désendettement s’explique, en grande partie, par les économies générées par les dernières réformes gouvernementales réductrices de droits des demandeurs d'emplois de 2021 et 2023, auxquelles notre organisation syndicale  a toujours été opposée.


Le 27 décembre 2023, par arrêté, l’Etat a décidé de stopper le financement des moindres compensations des exonérations de cotisations de l'assurance chômage de 2023 à 2026.


Il s’agit ici d’une importante coupe budgétaire qui représente 2,6 milliards d’euros en 2024, 3,35 mds d’euros en 2025 et 4,1 mds d’euros en 2026, soit plus de 12 milliards d’euros sur la période. Comble de l’absurde, l’Unédic pour faire face à ce « manque à gagner » doit emprunter de l’argent sur les marchés financiers, emprunt qui va générer le versement d’intérêts conséquents.


Pour nous , cette ponction financière est inadmissible et met en péril tout le régime d’assurance chômage. Notre confédération demande à l’Etat de cesser ce racket.


L’Unédic a, par ailleurs remis à jour ses analyses concernant le suivi des effets du durcissement de la réglementation d’assurance chômage imposée en 2021 puis en 2023 par l’exécutif.


Ainsi, sans surprise, la réforme de la formule de calcul de l’allocation a pour conséquence des montants d’indemnisation plus faibles. Près de 45% des allocataires entrant à l’assurance chômage en réglementation 2021 ont des allocations inférieures à l’allocation minimale soit 900 € nets par mois et 11% en dessous du montant du revenu de solidarité active (RSA). Cette baisse concerne plus d’un million de personnes chaque année.


Les plus impactés sont principalement les intérimaires, les fins de CDD et les jeunes.


De plus, le durcissement des conditions d’ouverture de droits, passant de 4 mois travaillés à 6 mois, prive d’indemnisation environ 30 000 personnes chaque mois. Quant à la dégressivité de l’allocation chômage, elle impacte plus de 45 000 personnes par an.


Enfin, concernant la baisse de 25% de la durée de l’indemnisation des nouveaux entrants à l’assurance chômage, mesure entrée en vigueur il y a un an, l’Unédic recense plus de 1,8 million de personnes impactées.


Voici, en somme, les effets de ces réformes désastreuses que notre confédération  a toujours considérées
comme inopportunes, injustes et touchant les plus précaires.


Notre organisation syndicale réclame l’agrément de la convention d’assurance chômage négociée paritairement par les interlocuteurs sociaux le 28 novembre dernier.

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